Mon voisin est éleveur, moi je suis céréalier. La sécheresse aurait-elle fait des dommages uniquement chez les éleveurs ? Mes céréales sont autant dégradées que l’herbe de mon voisin. La récolte sera 50 à 70 % inférieure à la normale et la paille quasi inexistante. Alors si mon voisin éleveur compte sur moi pour survivre et nourrir ses animaux…

Oui, nous ferons notre possible et n’avons pas d’ordre à recevoir, la solidarité existe tous les jours et ce depuis longtemps.

Faut-il être ministre pour évoquer ce geste humain ? Je rappelle que lorsque les banques ont connu une crise et des difficultés, l’Etat ne leur a pas dit de trouver de l’aide chez leurs voisins banquiers. Non, il a fait un très gros chèque aux frais du contribuable.

On crie au scandale parce que les prix alimentaires sont à la hausse, alors que le panier de la ménagère représente 15 %, voire moins, du budget familial. Sur ces 15 %, la part qui revient à l’agriculteur est si faible qu’on a du mal à la chiffrer. Par contre, le prix de l’immobilier et les loyers  explosent. Cette charge est de l’ordre de 40 % ! Alors le problème est-il pour le consommateur de se nourrir ou de se loger au juste prix ?

A force de faire joujou avec les produits agricoles, on fabrique les difficultés de demain. Aujourd’hui sécheresse, demain pluie, grêle, parasites, etc. Et un jour l’assiette vide ? Pas besoin de discours cyniques, de fausses propositions. Allons à l’essentiel, sans tambour ni trompette. Aidons les agriculteurs, tant qu’il en reste.

Alain Queyral (Dordogne)
 

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