Un rapport de l’Observatoire des prix et des marges publié ce lundi 27 juin note d’importantes marges brutes des distributeurs sur des produits comme le lait, la viande, les fruits et les légumes.

Le secteur est il en crise ou une vaste restructuration du secteur s’organise-t-elle sans les agriculteurs ?

Vinexpo apporte une partie de la réponse : le vigneron en est absent. Autre élément de réponse : le client chinois (hors collectionneur) traduit son intérêt pour de beaux volumes de Bordeaux à bas prix. Le Bordeaux industriel ou « Bordeaux-coca » va-t-il remplacer le Bordeaux de terroir ou de millésime ?

Les représentants de l’Etat donnent peut être la réponse dans leurs directives de fusion adressées aux caves coopératives.

Un vin issu de l’œnologie moderne = un prix = un metteur en marché.

Dans ce contexte très particulier, le plan Bordeaux deviendra demain le plan Bordeaux-industrie : les wineries à l’américaine remplaceront nos chais particuliers. Les contraintes ODG (densité, rendement…) et les contraintes environnementales (Ecophyto…) augmentent nos coûts de production sans augmenter le prix de vente de nos produits. Pourtant, certaines de ces contraintes sont notre seul rempart pour maintenir notre spécificité.

C’est dans cette réalité schizophrène peu enviable, dans la disparition de la viticulture traditionnelle, que nous sommes en droit de nous demander à quoi sert la cotisation volontaire obligatoire (CVO) versée à une interprofession qui nous ignore et nous condamne. Le montant de la cotisation versée par un exploitant est supérieur au revenu brut de la même exploitation depuis plusieurs années dans 60% des cas. Résultat : il y a mort par overdose.

Bernard Bouchon,

Président de la CR33

 

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