Nombre de nos ancêtres sont morts pour obtenir le droit de vote, ce droit fondamental pour les peuples de définir les règles qui doivent protéger les plus faibles et permettre aux plus audacieux et plus créatifs de faire progresser le niveau de vie. On s’aperçoit, au fil des ans que la proportion de votants se réduit, toutes élections prises en compte, ce qui permet à une minorité numérique de gouverner (une majorité de 50 % sur la moitié des inscrits qui ont voté = 25 % de la population) !

Ainsi, lorsque cette minorité se laisse tenter par des pratiques qui s’apparentent à la dictature, les électeurs devraient se mobiliser pour redresser la situation et donner le pouvoir à des hommes et des femmes qui proposent des solutions crédibles et raisonnables.

Les récentes élections en Italie peuvent sembler être une réaction de ce genre, un refus de l’austérité. Mais elles illustrent surtout le vieil adage « Pour être élu, il ne faut pas dire au peuple ce qu’on doit lui dire, mais ce qu’il a envie d’entendre ». Que les électeurs Italiens votent en croyant  qu’on va leur restituer des taxes foncières avec un Etat proche de la faillite relève de la pure infantilité.

Mais ils n’ont pas l’apanage de l’infantilisme. Les récentes élections aux Chambres d’agriculture sont du même tonneau. Malgré la situation de dégradation d’une grande majorité d’exploitations, la disparition galopante d’entreprises et le suicide d’un nombre grandissant de paysans, les agriculteurs ont encore une fois donné le pouvoir à ceux qui ont cogéré les conditions qui ont amené à cette situation.

Comme les italiens, ils ont été séduits par la démagogie de propos électoraux bien rôdés. Une majorité n’a pas voulu entendre ce que la Coordination Rurale répète et démontre depuis 20 ans. Certes, cette dernière progresse de manière significative, et sera mieux entendue, mais les résultats ne seront pas assez rapides et spectaculaires pour faire comprendre aux électeurs que voter est un acte crucial.

La quasi moitié des agriculteurs qui n’ont pas voté pensent que cet acte est inutile, puisque rien ne change. Depuis plus d’un demi-siècle, on laisse le pouvoir à des représentants qui ne défendent plus l’agriculture, mais qui sont au service de l’agro-alimentaire.

Cette démission nous mènera-t-elle au déclin fatal ? Et pourtant, dans les départements où la Coordination Rurale est aux commandes, des choses sont différentes… Et les électeurs l’ont  reconduite…

Dommage que tant de gens boudent leur droit de vote !

 

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