Président de la CR49 et de la section viande de la CR, Jean-Marie Lethielleux ne ménage pas ses efforts pour que ce métier d’agriculteur qu’il a choisi par passion redevienne un métier d’avenir.
Un beau parcours
Depuis 1962, ses parents travaillent dans leur exploitation laitière à Chemiré-sur-Sarthe, dans le Nord du Maine et Loire. C’est en 1985 que leur fils et son épouse reprennent le flambeau.
Du haut de ses 23 ans, Jean-Marie s’occupe quotidiennement de 40 hectares pour 25 vaches et produit 185 000 litres de lait à l’année. Grâce à la mise en place d’un troupeau de vaches allaitantes, il se retrouve à la tête de 100 hectares et obtient une production de 250 000 litres de lait.
En 2004, de gros changements s’opèrent dans la vie du couple. Les exigences des mises aux normes environnementales les contraignent à arrêter la production laitière, ils décident de reprendre une exploitation de viande bovine déjà aux normes.
Après avoir été producteur de lait, la famille Lethielleux se familiarise au métier de naisseur-engraisseur et devient responsable de 105 vaches allaitantes. Son épouse s’occupe principalement des soins aux animaux et leur fils qui vient de terminer sa formation BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) souhaite les rejoindre d’ici peu en tant qu’associé.
La rencontre avec la CR
En 1993, Jean-Marie fonde avec Paul Perthuis (inséminateur et adhérent CR), une association d’insémination libre (AENL : Association des éleveurs Nord Loire) qui combat le monopole des coopératives d’insémination. En 1995, Jacques Laigneau se joint à eux pour les soutenir, cette belle rencontre confortera notre agriculteur passionné sur sa vision de la CR. Durant 5 ans, Jean-Marie a été Vice-Président de la CR49. Yvon Riotteau, après ses 13 années de Présidence, lui propose de reprendre la Présidence Départementale de la CR49. En parallèle, Jean–Marie s’intéresse à la section viande de la CR et en devient également Responsable.
Section Viande : Actualité brûlante « Sommet de l’Elevage 2010 »
Le Sommet de l’Elevage 2010 a été un évènement incontournable pour la section viande. La CR avait organisé deux actions (Don de viande au Secours Populaire et remise de chemises chez Charal et Jean-Rozé), les éleveurs présents ont réclamé aux transformateurs plus de transparence et de justice dans la répartition des marges de la filière. « Beaucoup d’éleveurs sont en détresse et ne comprennent pas que la CR ne fasse pas plus », la section viande tient à préciser qu’elle rencontre des difficultés pour mobiliser du monde. Tous les éleveurs sont dans la même situation et certains ne sortent pas assez de leur milieu, a contrario des producteurs laitiers, qui eux se mobilisent et marquent les esprits ! La section viande a déjà organisé deux réunions en région. La première s’est déroulée en Bretagne, spécialement destinée aux naisseurs engraisseurs ; la seconde réunion à Cournon (Auvergne) avait pour thème « la situation des éleveurs naisseurs ». La prochaine réunion doit se tenir dans le sud-ouest pour aborder les problématiques de cette région. L’objectif est de parvenir à lister et évaluer les problèmes région par région. On pourra les centraliser, avoir des revendications communes et ainsi obtenir une représentativité au niveau national. Ces deux réunions ont d’ores et déjà permis de mettre en place une grille qui évalue les coûts de production de tous les systèmes d’élevage en production viande bovine. Ce support est indispensable pour appuyer nos revendications sur les prix !
Sa philosophie de l’agriculture
Lors de son installation Jean-Marie espérait pouvoir vivre librement avec des prix rémunérateurs. Il a très vite été déçu car peu de temps après son installation, le système d’aides (primes) voyait le jour. Jean-Marie aime son métier car il a le plaisir d’entreprendre, de gérer, de s’adapter tout en jouissant d’une certaine liberté dans son emploi du temps. Il est fier de produire des denrées qui servent à nourrir les hommes mais il déplore qu’aujourd’hui nombreux sont ceux qui ont du mal à en vivre. Selon lui, le système de primes et d’aides a eu pour effet de déconnecter tous les agriculteurs des prix et valeurs réelles de leurs produits.
Aujourd’hui c’est le plus beau des métiers quand on a pas besoin d’en vivre, j’espère vraiment que la situation actuelle ne durera pas
