Jacky Gervais, un homme visionnaire et avisé

Après avoir obtenu un BEPA, Jacky Gervais s’est installé en 1978 en production de bovins viande de races Aubrac et Limousine, pour la production traditionnelle de broutards destinés au marché Italien. (Par la suite , son cheptel a évolué en race charolaise pure).

Son exploitation de 210 hectares se situe sur le Mont Lozère en bordure du Parc National des Cévennes (48), à une altitude de 1250 m.

Avec plus de 150 jours de temps hivernal par an, le climat y est très rude. Le sol quant à lui est granitique, pauvre, pentu et peu profond.

 

La vente directe : une opportunité à saisir !

Jacky et son épouse Sylvette se sont associés en GAEC.
En 1991, les cours de la viande ont commencé à baisser et n’ayant aucune possibilité d’agrandissement, Jacky a su écouter la demande et a décidé de vendre directement des bêtes aux particuliers. Il a ainsi pu éviter le diktat mené par la grande distribution.

Avec la crise de la vache folle, Jacky a écoulé toute sa production en vente directe. Les clients étaient demandeurs de produits locaux authentiques, qui assurent une garantie de traçabilité.

« La vente directe nécessite disponibilité et écoute. Il faut à tout moment pouvoir consacrer  du temps pour accueillir les clients, les recevoir dans des locaux d’une propreté impeccable et répondre à leurs questions avec honnêteté ». « Nos clients aiment venir découvrir notre travail, nos méthodes d’élevage et la vie des animaux dans leur milieu naturel » témioigne Jacky.

Jacky a également souhaité assurer la livraison à domicile, les liens qui se nouent avec ses clients sont très forts.
En 20 ans, ce sont plus de 1000 animaux qui ont ainsi été découpés et commercialisés en vente directe.

Un handicap bien surmonté

En 1986, Jacky est victime d’un accident qui le rend paraplégique. Depuis lors, il ne se déplace plus qu’en fauteuil roulant.

Mon handicap m’empêche d’effectuer une partie des travaux, je m’occupe donc des tâches administratives et d’une partie des relations avec la clientèle, de l’entretien du matériel, du nettoyage du bâtiment ou du matériel et de la surveillance des animaux.

 

Sa femme est seule pour assurer le travail sur l’exploitation, la conduite des tracteurs, la manutention des animaux, les vêlages ainsi que le conditionnement de la viande…

Par le biais de la vente directe, le fruit de leur travail se trouve nettement mieux valorisé qu’en vendant en circuit traditionnel. Cependant, Jacky et Sylvette ont subi pas mal de critiques ; de la part des bouchers mais aussi de certains agriculteurs. Les uns croyant que cette activité allait porter préjudice à leur profession, les autres par pure jalousie de voir qu’une femme à la tête d’une exploitation avec un petit cheptel puisse arriver à obtenir un revenu supérieur à certains qui ont des troupeaux et des exploitations de taille beaucoup plus importante.

« Avec du recul je peux affirmer que notre situation est un peu atypique : imaginez un paysan qui se déplace en fauteuil roulant et une femme chef d’exploitation à part entière qui se passe des circuits traditionnels pour vendre sa production ! ».

Jacky conclut en rajoutant :

Afin de se découvrir soi même, l’un des plus grands plaisirs de l’être humain est le travail accompli. Il faut à la fois faire ce que l’on aime et aimer ce que l’on fait !

 

 

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