Isabelle Durnerin-Degouve est éleveuse de chevaux et de poneys de sport. Son exploitation se trouve à Puget-sur-Argens dans le Var. Après avoir suivi une filière littéraire, Isabelle a complètement changé de cap. Animée depuis toujours par sa passion pour les chevaux, elle a monté ses 1ères écuries de propriétaires en 1983.

En 2002, Isabelle change de vie et reprend l’exploitation de son compagnon qui part à la retraite, elle devient alors éleveuse de chevaux sur une exploitation d’une trentaine d’hectares, divisée en plusieurs « lots » selon l’âge et le sexe des poulains.

Une passionnée qui suit sa ligne de conduite

Isabelle est heureuse de se lever pour travailler dans le domaine qu’elle aime. A l’avenir, elle aimerait proposer la pratique du cheval et du poney de sport pour des amateurs qui cherchent des montures faciles.
« Par amour de mon métier et par respect des animaux que je fais naître et des clients à qui je les vends, je communique largement sur le fait qu’il est préférable d’acheter chez un éleveur qui connaît le père, la mère et naturellement le cheval/poney depuis sa conception ! Un marchand n’est que le transitaire de chevaux souvent achetés en lot ou repris parce qu’ils ne conviennent pas ».
Lorsqu’Isabelle revient sur les difficultés rencontrées, elle n’évoque pas son installation mais le problème de reconnaissance dans le métier : « Nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut trouver de bons chevaux qu’en Normandie ou à l’étranger ! ». Aujourd’hui, Isabelle a de quoi être fière, elle fait partie de cette poignée d’irréductibles qui continue à élever des chevaux en PACA et en Languedoc-Roussillon, ces derniers se classant dans l’élite des chevaux français !

Agir pour lutter contre les difficultés !

Malgré toutes les belles rencontres qu’offre ce métier, il est difficile économiquement de s’en sortir. Le taux de TVA passé de 2.10 % à 19.6 % pour les ventes aux particuliers n’encourage pas les ventes. De plus, comment voulez-vous dire à de futurs éleveurs qu’ils vont pouvoir vivre de leur exploitation alors qu’ils seront anéantis sous les charges et les taxes ?
Engagée à la CR depuis 2012, Isabelle a désormais envie de s’impliquer beaucoup plus dans les dossiers de la filière, elle a l’impression d’être écoutée et ne se sent plus seule à patauger. « La CR peut faire parler de nous sans politiser ni nourrir de gros groupes qui n’ont d’intérêt que leur portefeuille et non la survie des éleveurs que nous sommes ! »

Des craintes justifiées

Pour aider l’élevage équin en général, Isabelle aimerait qu’on arrête de vouloir faire passer le statut du cheval de rente à celui de cheval de compagnie et que cesse le boycott sur la consommation de viande de cheval. « Même si elle est plus chère, il faut promouvoir la qualité française au lieu de se complaire dans l’utilisation de produits d’importation de basse qualité ».
« Sans un sursaut de nos dirigeants français et européens pour aider et sauver un héritage ancestral d’élevage, un savoir-faire que nous envient les autres pays, ce sera la mort de l’élevage français ».
 

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