A 50 ans, Daniel Condat gère une exploitation à Montfermy où il produit 500 000 L de lait dont le tiers est vendu par le biais de la vente directe.
A l’époque, c’était la liberté dont jouissaient les agriculteurs qui l’a poussé à faire ce métier. En 1986, après un BTS Tage (Techniques agricoles et gestion d’entreprise) et avoir donné des cours d’agronomie en formation pour adultes au CFPPA à Marmilhat, il décide de s’installer en GAEC avec son père. Il est aujourd’hui en GAEC, avec un voisin et un salarié.
Un engagement syndical spontané…
Depuis la création de la Coordination Rurale (1992), Daniel Condat se bat pour défendre son métier. Il explique que dès le départ, la CR correspondait à sa philosophie de l’agriculture. Pour lui, Jacques Laigneau (le fondateur), a été non seulement une référence mais également un modèle de combativité à suivre.
Daniel affirme que son engagement syndical (il est président de l’organisation des producteurs de lait de la CR) n’a jamais entravé sa façon de travailler.
Par contre, son engagement à la CR lui a permis de « rencontrer beaucoup de monde et d’appréhender les rouages de la politique et son fonctionnement qui n’est parfois pas très démocratique ».
… Jusqu’à la victoire
Lors des dernières élections dans le Puy-de-Dôme, Daniel était second sur la liste CR/Conf. Cette liste a opté pour une stratégie efficace, celle de l’union. En effet, unis, la CR et la Conf ont pu remporter la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme.
Cette union qui a récemment porté ses fruits a été murement réfléchie. Il y a 6 ans de cela, lorsque la CR et la Conf ont été bloquées par la FNSEA, une idée d’alliance a commencé à germer : « Il fallait qu’on se donne les moyens de gagner pour ne plus rester simplement devant la porte ».
Durant toutes ces années, la CR63 et la Conf63 ont travaillé conjointement pour parvenir à gagner la Chambre lors des dernières élections.
Rappelons que cela fait déjà 12 ans que Daniel siège à la Chambre et 18 ans qu’il s’entretient régulièrement avec les salariés. Par ailleurs, ses expériences de formation sur l’ensemble du Puy-de-Dôme ainsi que tout le travail fourni au niveau de la section lait de la CR lui ont permis de se faire connaître, de crédibiliser sa candidature et de convaincre les agriculteurs du Puy-de-Dôme.
Aujourd’hui, Daniel est vice-président de la Chambre. Il tient à souligner que le nouveau Président (Conf) de la Chambre est un jeune homme tolérant et pragmatique. L’entente avec les membres de la CR a déjà fait ses preuves : « Ensemble nous travaillons en très bonne intelligence » et ensemble également, ils veilleront à ne pas décevoir les agriculteurs !
Des projets plein la tête
Son précédent parcours en tant que professeur d’agronomie l’a habitué aux contacts et au relationnel. C’est donc tout naturellement que Daniel a souhaité développer ses propres relations commerciales et entretenir un lien avec ses clients en créant sur l’exploitation un atelier de vente directe.
Initialement étendue sur 36 ha, son exploitation a quintuplé de surface et atteint aujourd’hui les 180 ha. Daniel aimerait qu’un jeune s’installe et prenne le relais afin de tendre vers la pluriactivité. En effet, une multitude de projets tels qu’une usine de méthanisation, une installation de panneaux photovoltaïques, la distribution de toute la production en vente directe, des chambres d'hôtes, des visites à la ferme… n’attendent plus qu’à voir le jour sur son exploitation.
Et l’avenir du métier dans tout ça ?
Daniel craint que les paysans qui sont insuffisamment présents dans les réunions d’orientation soient la variable d’ajustement des problèmes écologiques. Une fois saturés par les difficultés, ils abandonneront le métier ou l’acte de production.
Daniel rappelle que « les agriculteurs étaient là avant les fonctionnaires et en général, on licencie le dernier arrivé ».
Sa philosophie de vie : « Tant que l’on bouge, on vit ! »
