Décidément, si l’on n’est pas intoxiqué par le glyphosate, on l’est assurément par les médias ! Il est quand même curieux que depuis 43 ans que ce produit est utilisé, les avis soient aussi divergents sur sa dangerosité. Les experts des divers organismes de santé qui formulent des avis sur une éventuelle toxicité n’ont pas réussi, en une aussi longue période, à s’entendre sur des protocoles fiables qui permettent d’avoir une approche objective et crédible de la situation.

Les agriculteurs et les utilisateurs, eux, ont depuis longtemps su apprécier les capacités de ce désherbant qui a permis de régler le problème de l’éradication de nombre d’adventices résistantes, voire dangereuses (ambroisie, etc.) de manière simple, rapide, économique. Il est d’ailleurs curieux que l’agriculture soit quasiment la seule à être mise en accusation, alors que ce produit est largement employé, avec moins de parcimonie par d’autres utilisateurs.

La littérature sur la dangerosité du glyphosate est très abondamment fournie, et de nombreux auteurs, parmi ceux qui semblent les plus objectifs, rapportent l’opposition des avis émis par le Centre international de recherche contre le cancer (Circ) et ceux des agences européennes de santé (EFSA Europe, BfD allemand, Anses France, SBV,USP,USC Suisse).

On reste inquiet sur les accusations de lobbying formulées de part et d’autre pour discréditer l’adversaire et convaincre l’opinion. En témoigne l’étude publiée à point nommé par l’association écologiste Générations Futures qui fait état de 53 % de résidus de glyphosate retrouvés dans 30 échantillons d’aliments issus de céréales. On se demande comment on peut trouver des résidus d’un herbicide total qui n’agit que par contact foliaire, selon leur exemple, dans des lentilles sèches. Si les lentilles l’avaient absorbé par voie racinaire, elles n’auraient pas produit de graines. Si les autres échantillons provenaient de céréales OGM, interdites en France et résistantes au glyphosate, pourquoi Générations Futures ne le précise-t-elle pas ?

Il semble en fait qu’il s’agisse plus d’un combat politique dont les conséquences ne pénaliseront directement qu’un pourcentage minime de citoyens (les agriculteurs), pour satisfaire des électeurs écologiques de plus en plus nombreux et exigeants. Il suffit de rappeler le battage médiatique autour du danger sur des traces de Fipronil retrouvées dans des ovoproduits, alors que ce même insecticide, appliqué directement sur le pelage des animaux de compagnie, va se retrouver directement sur les mains et dans la bouche des enfants qui les caressent ! Sur ce point, pas de couverture médiatique…

Le problème est que l’interdiction envisagée (à plus ou moins court terme) du glyphosate pénalisera techniquement et économiquement les agriculteurs, sans protéger les consommateurs des produits importés où l’interdiction européenne ne s’appliquera pas. Ainsi, la mondialisation qui nous est imposée est-elle en train de tuer notre agriculture, aggravant le déficit de notre balance commerciale et détruisant notre indépendance alimentaire.

 

Liens utiles : http://www.processalimentaire.com/Qualite/Vives-pressions-avant-le-vote-sur-le-glyphosate-31859 http://www.glyphosateeu.fr/gtf-statements/declaration-du-gtf-sur-la-recente-decision-du-circ-relative-au-glyphosate?apl=N%3B# http://seppi.over-blog.com/2016/03/circ-retirez-votre-monographie-du-glyphosate.html http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2015.4302/epdf7 https://www.sbv-usp.ch/fileadmin/sbvuspch/04_Themen/Pflanzenschutz/150616_Fakten_zum_Glyphosat_2_fr.pdf

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