A 57 ans, Chantal Daude-Sclafer est à la tête d’une exploitation viticole de près de 12 hectares et d’un gîte, tous deux situés à Saint-Emilion, en Aquitaine. Une affaire rondement menée par une agricultrice qui se destinait pourtant à une carrière d’infirmière ! Engagée à la CR en tant que Secrétaire Générale de la CR33, le travail de Chantal a été récompensé le 31 janvier 2015 lorsqu’elle a reçu la médaille de « Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole ».



De l’infirmière à l’agricultrice...

Chantal Daude-Sclafer débute sa carrière professionnelle bien loin des champs et travaille en tant qu’infirmière en centre hospitalier durant plus de 3 ans. Une année sabbatique plus tard, elle se décide : ce sera la terre ! Avec elle, Chantal sait qu’elle pourra assouvir son envie de changement car selon elle, « avec la terre on peut tout faire et surtout toujours recommencer ! »
En 1980, elle troque sa blouse blanche contre des bottes en caoutchouc et se lance dans une nouvelle aventure qui dure maintenant depuis 35 ans.
A 23 ans, après un BAC Pro, elle s’installe comme jeune agricultrice. A l’époque, son emprunt bancaire lui permet d’acquérir 21 hectares en Dordogne et de s’équiper. Tracteurs, serres chauffées, tunnels, matériel d’irrigation, véhicules… Chantal créait son exploitation de maraîchage.



La diversification : une volonté et une nécessité !

Dès ses débuts en tant qu’agricultrice, Chantal comprend l’intérêt de la diversification. Rapidement, elle complète son activité de maraîchage et se lance dans l’élevage avec 100 veaux en batterie : une activité qu’elle maintiendra pendant une dizaine d’années.
En parallèle, elle produit des légumes qu’elle vend en direct sur les marchés locaux et quelques restaurants. Une exploitation qui permet, pendant plusieurs années, de nourrir 3 familles.



Un changement de cap !

Pour cette agricultrice qui a soif de changement, celui-ci va être radical en 1989 lorsqu’elle rencontre son futur mari, Francis Veyry alors viticulteur/fermier à Saint-Emilion. En 1992, elle décide d’arrêter son activité pour se lancer dans la vigne conjointement avec son époux. Sur le domaine viticole, elle développe la partie commerciale tandis que son conjoint s’occupe principalement de la partie culturale et de la vinification.



Mais les changements ne sont pas toujours voulus et sont aussi souvent induits par les aléas de la vie. Chantal Sclafer en sait bien quelque chose… Décembre 1996, son mari décède accidentellement. Dès lors, elle se retrouve seule avec ses deux enfants alors âgés de 4 et 5 ans. Le bail de fermage de 25 ans étant au nom de son époux, le tribunal paritaire lui donne alors le droit de poursuivre en tant que fermière en place.



Une nouvelle orientation

Pendant les années qui vont suivre, Chantal Sclafer va changer de stratégie afin de conserver et de pérenniser le domaine : création de plusieurs marques, achat de parcelle de vigne et même création d’un gîte au cœur du domaine !



Ce dernier projet était nécessaire pour Chantal qui considère que « pour résister, il faut d’autres ressources. Le gîte répond parfaitement à cette assurance car il me permet de vendre mes produits sur place. C’est un réel intérêt d’échange mais aussi économique mais aussi de partage »



Agir, une volonté...

Ce métier, qui n’était pourtant pas son premier choix, est rapidement devenu une réelle passion pour Chantal Sclafer. Elue depuis 2008 au conseil municipal de son village, elle s’investit au sein de la CR33 à partir de 2013 et est élue la même année à la Chambre d’Agriculture de Bordeaux. L’année suivante, elle devient déléguée Régionale au sein de l’Association Nationale des membres des tribunaux de la Sécurité Sociale et du contentieux technique (ANTASS) ainsi qu’au Conseil des vins de Saint Emilion ODG (organisme de défense et de gestion).
Chantal explique très simplement son engagement : « Ma volonté première est de tenter d’améliorer l’existant ! Comme beaucoup d’entre nous, je souhaite une mutation pour ne plus dépendre d’un système qui nous conduit vers un monde de plus en plus en déliquescence. Pour parvenir à se faire entendre, il est nécessaire d’être au plus près des institutions qui président sur le territoire. Les raisons de mon choix pour adhérer à la CR33 obéissent à la diversité de ses membres et non à la pensée unique. C’est aussi un syndicat guidé par des représentants scrupuleux d’une agriculture propre et fidèle à l’histoire de notre terre. »



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