L’année 2011 devrait rester dans nos mémoires à bien des égards : les raisons en sont multiples. Les extrêmes climatiques ont fait couler beaucoup d’encre et semé l’inquiétude avant le retour à plus de sérénité en fin de campagne.

Ces aléas, si souvent vécus dans notre métier, ont révélé la fragilité de nos exploitations ou plus encore de nos systèmes de production, engendrés par  un environnement bien intentionné. Cette situation a attiré l’attention du monde politique en général et de nos représentants du gouvernement en particulier, avides de saisir toutes opportunités bienveillantes à la veille d’échéances électorales importantes.

Les remèdes proposés dans la précipitation (aide paille), administrativement lourds à gérer et en définitive  injustes, doivent sans aucun doute, nous interpeller ! Tout ceci devrait nous amener à croire davantage encore en notre combat syndical de toujours : dégager un revenu digne de notre activité, pour faire vivre la famille,  pour s’accommoder des situations exceptionnelles, pour renouveler nos moyens de production et redonner de l’espoir à la jeunesse qui nous regarde travailler !

La situation de « crise économique » qui s’est encore amplifiée au cours de l’année, révèle plus que jamais, non seulement les erreurs du passé, du laisser aller à toujours moins de règles, mais aussi de l’incapacité de nos responsables politiques à prendre les décisions courageuses, cohérentes, efficaces et coordonnées. Au lieu de cela, nos « personnalités » se laissent guider par des objectifs de carrières, soutenant toutes initiatives qui pourront être profitables le moment venu, sans aucune prise en compte des réalités et sans offrir ni perspectives ni durabilité. N’est-ce pas cela qui nous a conduits où nous sommes ?

L’agriculture paie un lourd tribut dans ce fonctionnement. Accablée par toujours plus de réglementations - tatillonnes, incohérentes, destructrices d’initiatives, moralement et économiquement insupportables - qui l’éloignent des objectifs à atteindre à long terme : nourrir la population croissante ! En cela, nous pouvons être fiers à la Coordination Rurale, car nos revendications du premier jour, n’ont pas pris une  ride et font même des envieux. Eprises de bon sens, économiquement viables, nos idées tiennent la route et retiennent l’attention quand le glas a sonné pour les principes, les systèmes, les agissements et les fonctionnements historiquement inébranlables.

Est-ce pour cela et pour la première fois, car c’est bien l’autre événement  de l’année, qu’un Ministre de l’Agriculture, M. Le Maire, nous a honorés de sa présence lors de notre 18e Congrès ? Pas si sûr, mais c’est la reconnaissance de notre existence, de notre maturité, ou peut-être de notre majorité, comme l’a si bien dit notre Président National, Bernard Lannes, dans un discours magistral.

A l’approche des élections professionnelles, 2012 sera une autre année décisive. Chacun doit se sentir concerné par cette échéance. Chacun doit comprendre que c’est bien de ce scrutin que dépendra notre capacité à faire appliquer une autre politique de gestion de l’agriculture auprès du pouvoir politique national et européen. Beaucoup de chemin reste à parcourir, il est parsemé d’embûches, mais nous sommes déjà un contrepouvoir.

Jacques BRIANT,
Président de La CR Pays de la Loire

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