La Coordination Rurale, représentée par Véronique Le Floc’h, présidente nationale, Aurélie Hallain, responsable de la section Betteraves et Patrick Legras, membre du Comité directeur, a rencontré, hier, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, Madame Valérie Hatch, directrice de cabinet, et Monsieur Sylvain Maestracci, directeur de cabinet adjoint. 

Sur l’écologie : quels sont les moyens d’action défendus par la CR ?

L’entrevue a donc porté sur la décarbonation du secteur agricole avec, entre autres, la volonté du Gouvernement de mettre fin aux avantages fiscaux sur les carburants professionnels du GNR pour 2030. Pour la Coordination Rurale, c’est non ! (voir le communiqué de presse). Il serait préférable d’instaurer une taxe sur les entreprises qui délocalisent leurs activités. L’idée de la fin de ces avantages fiscaux rentre, en outre, en opposition avec celle de poursuivre le développement du bio qui a recours à plus de mécanisation.

La Coordination Rurale a, par ailleurs, défendu l’idée d’un crédit d’impôt carbone afin d’en faire bénéficier les zones d’élevage qui ne retourne pas les prairies et ceux déjà engagés dans les techniques culturales simplifiées.

La désagriculturation au bout du chemin si les moyens ne sont pas appliqués

Il a été rappelé que si le Gouvernement persiste dans des mesures punitives qui vont à l’encontre des consommateurs et des agriculteurs, alors nous allons vers une accélération de la désagriculturation des filières tant végétales qu'animales.

Véronique Le Floc’h a soutenu que « La sur-transposition de normes, qui contribuent à la desagriculturation, doit cesser ». Bien que le ministre assure que la transposition ne semble pas être un problème pour certaines filières comme les céréales, le lait ou encore la viticulture, étant donné que leurs balances commerciales sont excédentaires, la CR a répondu qu’il en était ainsi grâce aux faibles prix payés aux producteurs, et de la mauvaise répartition de la valeur….

Marc Fesneau a, en outre, souligné qu’il était conscient du problème posé par les Conseils stratégiques phytosanitaires car, en plus de ne pas être la solution pour une transition efficace, il est aujourd’hui impossible de faire respecter la mesure dans les délais.

Quant à la PAC, et notamment les aides aux légumineuses, la CR a tenu à s’assurer que les enveloppes seraient suffisantes pour atteindre l’objectif fixé dans le plan de transition écologique, avec des aides aux légumineuses fourragères pour les céréaliers lorsqu’ils contractualisent avec l’élevage contrairement à ce qui se passait jusqu’en 2022.

Le développement de la filière protéine a, par ailleurs, été abordé, au travers des programmes opérationnels, en théorie destinés à tous, mais factuellement plus à destination de l’aval. Pour la CR, l’intérêt du développement de ses cultures dépendra des prix payés aux producteurs.

Enfin, la CR est revenue sur l’assurance récolte en dénonçant sa conditionnalité pour l’obtention de certaines aides, ce qui ne serait pas possible juridiquement selon le ministre. Qu'elles le soient pour certains équipements préventifs liés aux évènements climatiques revient à obliger l'agriculteur à s'assurer deux fois, ce qui ne peut relever que de son choix propre. Pour toutes les cultures, le ministre a tenu à préciser que les non assurés pouvaient quand même être indemnisés, mais sans valorisation du barème, s’ils irriguaient.

D’autres sujets tels que les contrôles par les agents de l’OFB, et la représentativité des syndicats ont été évoqués à cette occasion. Le ministre y est resté attentif.

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