Le 21 septembre, la France a recensé 3 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans les départements des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Cette maladie était présente depuis plusieurs mois en Italie (Sardaigne) et en Espagne. Les analyses conduites montrent qu’il s’agit du même sérotype que celui circulant en Espagne.

La MHE est une maladie virale vectorielle (transmise par des culicoïdes) qui affecte les ruminants dont les cervidés qui constituent ainsi un réservoir faune sauvage. La MHE provoque des symptômes proches de ceux de la fièvre catarrhale ovine. Chez les bovins, la maladie est potentiellement mortelle. Elle se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire. Les petits ruminants peuvent aussi être porteurs du virus mais aucun cas symptomatique n’a encore été signalé.

 

Au total, le 12 octobre, la France a notifié 453 foyers en élevage dans les départements suivants: Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers, Landes, Ariège. La présence de ces foyers conduit à la mise en place d’une zone règlement concernant un peu plus de 5500 communes (consulter la liste des communes).

La Suisse a également déclaré un foyers à moins de 150km de la frontière française qui induit la mise en place d’une seconde zone règlementée à l’est qui concerne environ 2500 communes situées dans l’Ain, la Savoie, la Haute-Savoie, la Cote d’Or, le Doubs, le Jura, la Haute-Saône, la Saône et Loire, le Territoire de Belfort, la Haute-Marne, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et les Vosges (consulter la liste des communes).

 

Impact sur les mouvements d’animaux

La MHE est classé « DE » au regard de la réglementation européenne. Cela signifie qu’au sein de l’Union Européenne, des restrictions aux mouvements s’imposent en fonction des modalités d’échanges :

  • Mouvements nationaux : le ministère de l’Agriculture a pris un arrêté visant à limiter la diffusion de la maladie (consulter l’arrêt ministériel). Ce dernier prévoit la mise en place d’une zone réglementée de 150 km autour des foyers. Les animaux (bovins, ovins, caprins et cervidés) détenus dans des élevages de cette zone ne peuvent pas quitter la zone réglementée, sauf pour les retours d’estive ou les abattages dans les 24h. Les animaux peuvent cependant quitter la zone pour d’autres raisons s’ils ont reçu un traitement de désinsectisation efficace contre les culicoïdes au moins 7 jours avant leur départ.
  • Mouvements à destination des pays européens pour abattage : aucune restriction
  • Mouvements à destination des pays européens pour élevage : les animaux provenant d’élevages situés dans un rayon de 150 km autour des foyers ne peuvent pas être exportés.
  • Mouvements à destination des pays tiers : actuellement, il y a peu de certitudes. Les autorités françaises attendent de connaître la réaction de leurs partenaires. L’Algérie a décidé samedi de fermer ses frontières à l’ensemble des animaux français (abattage et élevage).

 

En cette période de forte sortie de broutards notamment, les impacts sur le commerce pourraient être très importants, d’autant que les zones de restriction risquent de s’agrandir si de nouveaux foyers sont découverts. La seule possibilité de retrouver une normalité des échanges (au moins intra-UE) est de modifier la réglementation européenne.

 

Méthode de lutte

Il n’existe pas de vaccin pour cette maladie. La seule possibilité pour se protéger consiste à désinsectiser les animaux pour éviter les piqûres d’insectes. Sur le long terme, il est difficile d’envisager d’éradiquer la maladie (absence de vaccin et réservoir faune sauvage), et il faudra vivre avec cette maladie qui n’est pas contagieuse (pas de transmission animal/animal ou animal/homme), en limitant au maximum les cas cliniques.

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