La Commission des comptes de l’agriculture de la nation (CCAN) a publié, ce jeudi 6 juillet, les comptes provisoires de l’agriculture pour l’année 2022. Si on peut se réjouir d’une forte hausse en valeur de la production agricole en 2022 (+16.6 %), la Coordination Rurale remarque surtout que contrairement à ses voisins : la ferme France enregistre pour la quatrième année consécutive une baisse de production en volume.

« Cette baisse du volume produit en France est particulièrement inquiétante pour notre système productif agricole et pour notre sécurité alimentaire ! » indique François Walraet, représentant de la Coordination Rurale à la CCAN. Cette baisse s’observe très nettement pour toutes les productions animales (-4.7%). « Ce n’est malheureusement ni climatique, ni conjoncturel mais bien structurel ; et rien ne semble pouvoir enrayer cette baisse malgré une demande qui reste dynamique. Ceci induit inévitablement une augmentation des importations. »
De leur côté, les fruits sont non seulement les seuls à avoir vu leurs prix baisser en 2022, mais malgré un fort rebond de la production en volume (+20%), leur importation a encore augmenté en valeur pour la 8e année consécutive.

En grandes cultures, l’inquiétude est forte pour 2023 puisque les consommations intermédiaires sont à des niveaux historiquement jamais atteints. Alors que nous savons déjà que les prix ne seront pas au rendez-vous, le coût des intrants ont de plus incité certains agriculteurs à faire des impasses, pénalisant de fait leur production.

Enfin, comme l’an dernier, le résultat brut de la branche agricole par actif non salarié augmente de 17,3 % (après + 20,4 %). Malheureusement, si cet indicateur est au beau fixe c’est également en partie « grâce » à la baisse de l’emploi non salarié (-2,0%)…

Une fois de plus, la Coordination Rurale constate que l’agriculture française semble être un bateau livré à lui-même dans la tempête, ballotté au gré des événements qu’aucun de ses capitaines théoriques (gouvernement, Europe…) ne semble maîtriser. Ces chiffres prouvent une fois de plus que la PAC ne permet pas d’atteindre l’objectif de souveraineté et de sécurité alimentaire. La tendance ne pourra s’inverser qu’avec une stratégie ayant pour ambition d’atténuer la volatilité des prix et de garantir des revenus décents aux agriculteurs sur le long terme.

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