Ce mercredi, une délégation de la Coordination Rurale (CR) a rencontré Emmanuel Macron, Président de la République, et Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

La CR a refait part de ses demandes et propositions, notamment d’une mesure urgente de trésorerie telle que des prêts garantis par l’État (PGE) ou une année blanche. Les dossiers d’aides doivent être soldés le plus rapidement possible.

La CR a de nouveau émis des réserves sur Egalim, et a validé la nécessité de renforcer les contrôles des industriels, même si ce ne sera pas suffisant pour un retour plus équitable de la valeur dans les fermes.

Concernant la Politique agricole commune (PAC), cette dernière doit être absolument être réformée et s’inscrire dans une programmation décennale : il n’est plus possible d’avoir à longuement négocier chaque année des dérogations et des aménagements.

Sur la simplification, la CR a rappelé au Président de la République que les agriculteurs attendent du concret. En 2024, les contrôles ne peuvent être que pédagogiques.

Par ailleurs, la CR suivra avec attention les évolutions du traitement du dossier des prairies permanentes (conditionnalité PAC) au niveau européen. Le PR lui-même a déclaré qu’on ne peut pas obliger des agriculteurs à maintenir ou réimplanter des prairies alors qu’ils n’ont plus d’élevage !

Par contre, sur le volet de la souveraineté alimentaire, la CR s’étonne que la désagriculturation de la France ne soit pas reconnue par Emmanuel Macron. Elle s’inquiète de son manque de clairvoyance ; il estime que la production et les surfaces agricoles ne diminuent pas, mais que nous avons un problème d’adéquation entre notre production et notre consommation.

La CR a également salué le premier pas consistant à évoquer une exception agricole française, mais a vivement suggéré au Président de la République de prendre à son compte et faire porter la voix de l’exception agriculturelle lors de la prochaine Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) du 26 au 29 février à Abu Dhabi.

Enfin, la CR a été surprise par les demandes du Président : porter un discours moins catastrophique, et faire de la pédagogie auprès des consommateurs. La CR veut bien admettre l’importance, parfois, d’un « bon narratif, mais la crise agricole ne se réglera pas avec un beau discours, conclut Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale Union Nationale.

La Coordination Rurale reste mobilisée et vigilante dans la perspective du Salon International de l’Agriculture et dans l’attente de mesures concrètes et accessibles à tous. Elle va saisir l’ensemble des 700 parlementaires d’une demande de rendez-vous dans les prochains jours. La CR appelle également l’ensemble des agriculteurs à libérer la parole en participant au Cahier National de Doléances et de Propositions sur Agriculteurs en colère – Prenez la parole ! (agriculteursencolere.fr). Ces milliers de contributions du terrain seront remises au Président de la République dans les prochaines semaines.

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