Dans un rapport publié le 23 mars, la Commission européenne révèle les résultats d’une opération de contrôle sur les miels en provenance de pays tiers à l’Union. Une opération d’envergure qui a mobilisé 16 pays membres. Et le constat est consternant : 80 000 tonnes de « faux miels » sont consommés chaque année en Europe !

Une fraude en hausse

Les prélèvements ont principalement été effectués dans les ports européens entre novembre 2021 et février 2022. Sur les 320 lots de miels testés, 46 % sont considérés comme frauduleux. Des miels adultérés avec des sirops de sucre à base de riz, de blé ou de betterave sucrière. En un mot du miel frauduleux.
Premier constat, lorsque le rapport évoque des pays tiers à l’Union européenne, inutile de faire tourner longtemps le globe terrestre. La Commission européenne pointe deux pays du doigt, la Chine et la Turquie. Pour ce qui est de l’Empire du milieu, l’enquête révèle que près des 3/4 (74%) des « miels » qui en proviennent sont suspects !

La fraude n’est pas là par hasard. L’Europe importe 40 % de sa consommation. Ce qui surprend, c’est non seulement la quantité de produits frauduleux mais également l’augmentation de la fraude. Lors du précédent contrôle (2015-2017), 14 % des échantillons analysés étaient non conformes. C’est quatre fois plus aujourd’hui.
Concernant la France, sur les 21 échantillons prélevés dans l’Hexagone, seuls quatre étaient du vrai miel. Cinq lots présumés « faux » étaient destinés au marché français, tandis que le reste était destiné à la Grèce, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Et difficile à contrôler

La fraude se porte bien. Elle se porte même de mieux en mieux. Non seulement, le miel frauduleux est envoyé en masse, mais les fraudeurs se paient le luxe de faire du transit intra-européen. Certes, la fraude sur le miel n’est pas récente. Certes, elle n’est pas simple a détecter (en tout cas à l’œil nu), mais les derniers chiffres font froid dans le dos.
Cette fraude massive va non seulement abîmer durablement l’image du miel, mais également fournir un concurrent sans scrupule aux apiculteurs.

Certains souhaitent un renforcement de l’étiquetage. Pensent-ils vraiment que les produits édulcorés s’affichent tels quels. Ces produits sont étiquetés. Quant aux substances frauduleuses interceptées en France, destinées à la Belgique, croyez-vous qu’elles affichent « produit frauduleux made in China » ?

Ce qu’il faut, c’est renforcer les contrôles. Un point c’est tout. Et pas seulement sur les marchés ou chez les producteurs. Car c’est souvent la solution de facilité. Il faut renforcer les contrôles dans les ports, auprès des centrales d’achat.

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