Du 7 au 29 juillet, retrouvez sur notre site Internet une série de 21 articles (un par étape du Tour de France) sur les conséquences des accords de libre-échange sur l'agriculture française et européenne. Aujourd'hui, 6e étape entre Brest (29) et Mûr de Bretagne (22), et donc 6e article.

Combien de viande porcine concernée par le Ceta ?

Avant le Ceta, le Canada pouvait exporter 5 000 tonnes de viande par an vers l’Europe. L’entrée en vigueur provisoire du traité permet au Canada d’exporter en Europe 75 000 tonnes de viande porcine supplémentaire sans droit de douane.

Les éleveurs canadiens ne sont pas plus "compétitifs" que les éleveurs français. Mais lorsqu'on ajoute les frais d’abattage, le kilo de viande porcine est 20 centimes moins cher Outre-Atlantique que dans l’Hexagone. Du plus, en raison de la faible demande intérieure, les Canadiens exporteront en priorité les jambons. Ils constituent pourtant les pièces les mieux valorisées par les éleveurs français.

Avec le libre-échange, importer du porc sur un marché saturé ?!

Le Canada consacre les deux tiers de sa production à l'exportation, surtout vers les États-Unis. Si certains de ses marchés venaient à se contracter, ce qui arrive régulièrement, le pays redirigerait ses exportations vers l'Europe.

La menace canadienne est donc essentiellement d’ordre conjoncturelle : ce pays inondera le marché européen lors de certaines périodes critiques de saturation de son marché. Pour les éleveurs, la volatilité des prix n'en sera qu'aggravée.

Sur une production de 24 millions de tonnes en 2015, les Européens n’en consomment que 21,5 millions. L'Union européenne possède par conséquent un marché déjà saturé, et par là très sensible à la moindre fluctuation.

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