En raison d’un imbroglio administratif entre l’ANSES et le fabricant du produit insecticide utilisé dans les cargos de céréales, la France ne devait plus exporter de blé en dehors de l’Europe (soit 25 % de sa production de blé) à partir du 25 avril. Mais, c’était sans compter sur l’intervention du ministre de l’Agriculture prompt à soutenir les exportateurs.
France Grandes Cultures (FGC) dénonce depuis sa création l’aberration qu’est le libre-échange des denrées agricoles. Loin de permettre de « nourrir le monde », le libre-échangisme affame et ruine les paysans. Aujourd’hui, 50 % des individus qui ne mangent pas à leur faim dans le monde sont des paysans ! Un paysan qui ne gagne pas sa vie en vendant sa production, quelle que soit sa nationalité, renonce à son métier.
Les 4 plus grandes compagnies mondiales de l’import/export des céréales ont suffisamment de soutiens politiques et économiques pour obtenir rapidement les autorisations mettant fin à la situation ubuesque qui consiste à interdire un insecticide pourtant imposé par les pays importateurs ! (1)
Aussi, FGC n’était pas inquiet de ce nouvel incident. La réglementation française a déjà habitué nos agriculteurs à des décisions pires encore. Par exemple, en interdisant des pesticides, tout en augmentant dans le même temps les teneurs en résidus possibles dans les importations ; ou encore, en interdisant, en France uniquement, des produits utilisés partout ailleurs.
La fin des néonicotinoïdes, l’abstention de notre ministre concernant le vote européen pour la ré-autorisation du glyphosate, les retraits de toutes les matières actives peu coûteuses (et peu profitables pour les grandes firmes phytopharmaceutiques), et les impasses techniques fréquentes font craindre le pire pour les paysans tant ce sujet est devenu politique et non plus scientifique !
Seuls les agriculteurs sont sacrifiés sur l’autel du libre-échange.