Le 22 novembre dernier, la DGAL (Direction générale de l’alimentation) a organisé une rencontre avec l’ensemble des membres de la filière porcine afin de présenter les différentes évolutions réglementaires en lien avec la protection des élevages vis-à-vis de la peste porcine.

D’un point de vue sanitaire, la France est toujours indemne de cette maladie présente en Belgique à proximité de la frontière. Dans ce pays, le nombre de foyers dans la faune sauvage augmente, mais reste cependant circonscrit à la même zone géographique. (consulter la plateforme ESA - https://www.plateforme-esa.fr/system/files/2018-11-06_BHVSI-semaine-45.pdf).

Le 6 novembre, la Belgique déclarait 159 cas. La Zone infectée (ZI) couvre 13 500 ha (zone de sécurité 63 000 ha). Les autorités belges ont mis en place diverses mesures pour limiter la propagation, dont une clôture en cours de construction. Côté français, parmi la soixantaine de carcasses de sangliers analysées (essentiellement animaux accidentés), aucune n’a présenté un résultat positif.

Renforcement de la bio-sécurité : qui va financer ?

Un arrêté ministériel a été pris le 16 octobre pour renforcer les mesures de bio-sécurité dans les exploitations de suidés. Même s’il est applicable dès à présent, il y a des tolérances sur les formations des éleveurs et la réalisation de certains investissements (quais et clôtures notamment). Pascal Aubry, éleveur en Mayenne (53) et responsable de la section des producteurs de Porcs de la CR, a interrogé la DGAL sur le financement des formations et les aides au financement, sans pour autant obtenir de réponse. Même si la FPA représente une véritable menace pour les élevages, la situation économique des éleveurs est telle que beaucoup ne pourront pas se mettre en conformité rapidement, ni avoir accès à des prêts bancaires dans ce but.

Suite à une demande de la CR, la DGAL a saisi l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) sur le risque de contamination lié à l’utilisation de produits sanguins dans l’alimentation porcine.

La DGAL est en contact avec les pays importateurs de viande porcine française, pour mettre en place une régionalisation en cas de foyer, afin de ne pas bloquer l’ensemble de nos exportations. La Chine semble réticente pour le moment.

Reprise de la chasse dans la ZOR

Concernant la faune sauvage, l’interdiction de la chasse a été partiellement levée dans la ZOR (zone d’observation renforcée) comme le réclamait la CR appuyée en cela par des experts européens, afin de limiter le risque de propagation. La chasse avec des chiens reste interdite et les chasseurs doivent avoir reçu une formation en bio-sécurité. Afin d’accélérer la reprise de la chasse, la CR a demandé que la formation d’un seul chasseur par groupe soit suffisante, demande reprise par la FNC. Pour renforcer les prélèvements, et par suite diminuer les risques de propagation, la CR réclame que les gardes fédéraux soient mobilisés pour effectuer des tirs de nuit. Par ailleurs, afin de limiter les mouvements de sangliers, la CR estime qu’il faut en plus de l’installation de clôtures à l’initiative des préfets, que le dispositif soit complété par l’utilisation d’infrastructures existantes (autoroute, ligne ferroviaire à grande vitesse) en fermant par exemple les passages « faune sauvage ». La section Porc de la CR a également rencontré la fédération des chasseurs afin de trouver des propositions communes pour limiter les populations de sangliers - rencontre qui a traité de la FPA mais aussi de la tuberculose par exemple, sans oublier les dégâts sur les cultures et les prairies.

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