« Ne pas commettre la même erreur que bon nombre de députés » et « s’opposer à la ratification du Ceta ».

Après le vote des députés le 23 juillet dernier, donnant une faible majorité en faveur de la ratification (266 « pour », 213 « contre » et 74 « abstention »), les sénateurs vont devoir statuer dans les prochaines semaines en votant pour ou contre la ratification de cet accord de libre-échange avec le Canada.

Les CR départementales de la région Occitanie les ont alertés à propos des enjeux de ce vote.

Voulons-nous savoir demain ce qui constituera notre alimentation ?

En effet, le vote ne concerne pas seulement les tonnages de produits agricoles qui seront échangés entre l’Union Européenne et le Canada. Accepter cet accord de libre-échange engage notre modèle agricole mais également notre modèle alimentaire et sociétal. Le Ceta n'impactera donc pas que les agriculteurs.

La ratification de cet accord menace directement près de 30 000 éleveurs de faillite

Le Ceta fait peser sur les éleveurs une grave menace économique : les importations de viande de bœuf prévues par l’accord représentent 67 950 tonnes équivalent carcasse de haute qualité qui viennent directement concurrencer le marché très rémunérateur de l’aloyau européen estimé à 400 000 tec, soit près de 17 %.

L’écart de compétitivité avec le Canada est d’environ 10 % au niveau de l’élevage. Selon les projections établies, le prix de vente pour les éleveurs bovins français pourrait dès lors subir une chute de l’ordre de 16 %, qui induirait directement une chute fatale de leur revenu déjà très faible.

Ceta : une menace à la fois environnementale et sanitaire

L’élevage français entretient 13 millions d’hectares de prairies naturelles permanentes. Selon les instituts techniques, le pâturage permet ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre en stockant le carbone (760 kg stockés par un hectare) et en réduisant les émissions de N02 de l’élevage.

Côté canadien, l’engraissement hors sol des bovins (feed lot) est le type d’élevage ayant l’empreinte carbone nette la plus importante (chiffres de l'Institut de l’élevage). Il est à noter que 60 % de ces élevages concentrent plus de 10 000 animaux ! Bien loin des "fermes-usines à la française"... Conjugué à un transport par cargos jusqu’en Europe, la ratification du Ceta s’avèrerait désastreuse pour l’environnement.

Mentionnons que le Canada autorise la complémentation en protéines de la ration alimentaire des ruminants par 29 farines animales (porc, volaille…) alors qu’elles sont interdites au sein de l’Union européenne. Cependant, aucune disposition ni aucun contrôle ne garantiront l’importation de bovins nourris sans farines animales. Les éleveurs canadiens ont également la possibilité d’avoir recours à des antibiotiques activateurs de croissance, interdits au sein de l’UE. Encore une fois, le Ceta n’arbore aucune disposition à l’encontre de l’importation de viande non-indemne d’antibiotiques.Enfin, le système de traçabilité des bovins au Canada se base sur un suivi par lot. A l'inverse, le système adopté par l'Union européenne trace les animaux de manière individuelle et depuis le lieu de naissance.

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