Yvette Lainé, agricultrice dans l’Orne (61) représente la Coordination Rurale dans l’atelier 2 des États généraux de l'alimentation (EGA) : « Développer les initiatives locales et créer des synergies ». Elle dresse le bilan de la première réunion organisée le 29 août dernier et des thématiques qui ont été abordées.

Comment s’est déroulée cette première séance de travail ?

Nous étions une cinquantaine de participants et, alors qu’un seul représentant de chaque organisation devait participer, sans grande surprise, la FNSEA en comptait 3 (plus ceux qui représentent d’autres structures). Idem pour la Conf’. Du côté de l’animation, le président laisse les échanges se faire librement.

Quel est l’objectif de cet atelier des EGA ?

L’alimentation est un sujet qui touche toutes les catégories sociales, du producteur au consommateur. C’est également un sujet porteur aux enjeux importants : qualité, sécurité, santé. L’objectif est de s’interroger sur les forces et les freins qui peuvent être repérés sur nos territoires, et à la manière de procéder pour l'approvisionnement local.

Sur quelles thématiques concrètes les débats ont-ils porté ?

Nous avons débattu sur différents sujets, à commencer par l’identification et la sincérité des produits. La réussite de l’approvisionnement local passe par l’identification et la traçabilité, un point crucial pour les consommateurs. Cette identification doit également être synonyme de transparence notamment pour les produits transformés : une demande formulée par la CR depuis de nombreuses années.

Le code des marchés publics et les appels d’offre sont désignés comme un frein. Des intervenants de la restauration collective ont rappelé que certains commanditaires exigent des prix bas. La question d’une modification des textes a été évoquée. Concernant les prix, il semble que beaucoup d’intervenants soient d’accord avec le postulat d’un prix rémunérateur pour l’ensemble des acteurs. La CR a d'ailleurs souligné qu’une meilleure rémunération des producteurs était un facteur de réussite des actions de localisation. L’éducation peut également jouer un rôle majeur. Il apparaît indispensable d'informer les administrations clientes sur les conséquences en matière d’emploi et de lutter contre les gaspillages, y compris lorsqu’ils sont dus aux normes. Au cours des échanges, plusieurs exemples de localisation des approvisionnements ont été cités. Souvent ces actions concernent le niveau départemental et les établissements d’enseignement.

Sur quoi porteront les prochaines réunions ?

Nous avons défini 5 axes sur lesquels nous allons travailler plus précisément : • la gouvernance – la loi NOTRe – les projets alimentaires territoriaux • la création et répartition de la valeur (transparence, performance économique…) • donner sa valeur à l’aliment (formation – sensibilisation – accompagnement) • pérenniser le lien alimentation territoire (écosystème – maillage territorial – économie circulaire) • réglementation normative (capacité à faire naître l’expérimentation et retour d’expérience)

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