Lundi 30 septembre, la ville de Poitiers a pris un arrêté interdisant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le territoire de sa commune et l'utilisation de ces produits par les agriculteurs à moins de 150 m de toute parcelle comprenant un bâtiment professionnel ou à usage d'habitation.

La ville de Poitiers, par les voix de M. Claeys et de son conseil municipal, s'attaque ainsi directement au monde agricole. Il est vrai que les agriculteurs ne représentent guère leur électorat : ils sont bien trop peu nombreux ! Et en cette période électorale, nous pouvons comprendre leurs motivations à suivre le courant de "bien-pensance" actuel, qui fustige les agriculteurs et leurs pratiques, pourtant parmi les plus exemplaires et contrôlées au monde.

Mais si Poitiers ne veut plus des retombées "polluantes" de l'agriculture, l'agriculture, elle, ne veut plus de la pollution citadine ! Que fera la ville de Poitiers de ses boues de stations d'épuration, de ses déchets ménagers et végétaux ? Comment va-t-elle gérer la diffusion dans l'environnement des insecticides et pesticides ménagers, des résidus hormonaux ou médicamenteux utilisés par la population et retrouvés dans les eaux ?

La mode est à l'agribashing, mais dans un contexte extrêmement difficile pour les agriculteurs, souvent sans revenu décent, avec des suicides qui se comptent par centaines chaque année, la Coordination Rurale de la Vienne ne peut accepter cette stigmatisation de la profession agricole par un personnage politique, qui de plus outrepasse ses droits avec un arrêté illégal.

Prendre une décision radicalisée sans aucune concertation avec le monde agricole relève du mépris.

Cela signifie-t-il que tous les efforts et les services rendus par les agriculteurs ne valent rien ?

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