La Coordination Rurale de l’Ariège, représentée par Yann de Kerimel et la CR des Hautes-Pyrénées par Michel Jouanolou se sont déplacés à la Préfecture de région à Toulouse, jeudi 24 octobre afin de faire le point sur la feuille de route « pastoralisme et ours ». Une réunion en comité réduit (CR, Conf’, Pâtres d’Ariège) dont l’objectif pour le Préfet Guyot était de faire le point sur la feuille de route. Qu’est ce qui fonctionne dans cette démarche ? Qu’est qui ne donne pas satisfaction ? Ainsi, le budget a été détaillé avec une enveloppe annuelle hors urgences de 7,6 millions d’euros ! Avec 1,2 millions de remboursements de bergers victimes d’une prédation (validée par les services de l’état). Deux millions d’euros pour le gardiennage (bergers supplémentaires). Un million d’euros pour l’animation (formation), et 3,2 millions sur les travaux avec la mise en place de barrières, cabanes. « Ce budget est déjà énorme, précise Yann de Kerimel, et à cela vient s’ajouter les mesures d’urgences qui ont été la mise en place d’un effarouchement d’urgence pour vingt-deux mille euros, l’achat de deux téléphones satellites sur les estives qui ne pouvaient pas capter pour un total de 6 000 euros ! Et il y a eu sept abris pastoraux montés en urgence pour 20 000 euros chacun. » La Coordination Rurale s’est montrée particulièrement attentive aux modifications qui vont suivre en 2020 et 2021 prochain : - Obligation pour les estives qui ont été victimes d’attaques d’être équipées de systèmes de protection, sinon elles ne seront pas remboursées. - A partir du 1er janvier 2020, ce sera l’ASP qui s’occupera des paiements aux éleveurs victimes de prédation… « Avec tous les problèmes de paiements et les retards que les agriculteurs sont dû subir par l’ASP, je ne pense pas que cette mesure soit la meilleure chose qui soit... En fait c’est parce que l’on passe d’une réglementation nationale à européenne, notamment avec les chiens de protection qui sont financés par l’Europe. Évidemment, on passe d’une structure départementale (ou régionale) à l’ASP qui n’aura aucun scrupule à refuser les remboursements si l’éleveur n’est pas aux normes. On va encore plus responsabiliser les éleveurs sur ce sujet. » Responsabilisation à marche forcée Les bergers d’appui, de remplacement ou de garde de nuit, ont été nommés cette année en urgence alors qu’ils n’ont pas eu de formation adéquate. Cela pose un problème de taille : à terme, si cette situation se prolonge, cela pourrait changer la convention collective des bergers et ainsi imposer des travaux qui ne leur sont pas dévolus. « Par exemple, les bergers refusent de remplir les formulaires d’attaques, car c’est une tâche qui incombe à l’ONFCS. Il y a là une responsabilité qui peut entraîner en cascade un changement du statut du berger. » De son côté L’ONFCS a récapitulé les gardes de nuit mises en place : sur trente prévues, quinze astreintes ont été menées et cinq ont mis en contact avec l’ours. Les balles détonantes ont été utilisées pour effaroucher le plantigrade mais une brebis a été tout de même tuée. L’ONFCS a reconnu que sur ces contacts, l’ours n’est pas revenu durant trois semaines. « De notre côté, la CR a redemandé que les ours soient pucés afin que l’on puisse connaître en temps réel leur position. Encore une fois j’ai expliqué que l’on puisse former les bergers afin qu’ils puissent défendre leur propriété (le cheptel) par des tirs de défense. De plus, la Coordination Rurale regrette que de telles sommes d’agent public soient engagées gérer une situation absurde. » Et de conclure : « Lorsqu’on aura éduqué l’ours à ne plus toucher aux brebis par des tirs de défense, il s’attaquera aux animaux sauvages et l’on aura plus à consacrer des millions d’euros dans cette gabegie. » La prochaine réunion est annoncée par la préfecture au printemps, Michel Jouanolou et Yann de Kerimel ont instamment demandé à ce que cela se passe le plus tôt possible, au mois de mars,sachant que mi-mai les bêtes sont déjà sur les estives.

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