Les acteurs du Groupe Ours, Pastoralisme, Activités de Montagne (GOPAM) se sont réunis à la Préfecture de Toulouse le 11 novembre dernier. La préservation de l’espèce et les moyens de protection des troupeaux ont été au cœur des débats, suscitant pas mal d’échanges.

Lors de mon intervention, j’ai rappelé que l’on nous avait informés qu’il était nécessaire d’avoir 50 ours pour assurer la viabilité de l’espèce et 70 pour éviter la consanguinité. Vu le nombre d’attaques en Ariège, dépassant les 50 % du total, j’ai suggéré qu’il était peut-être temps d’envisager des mesures de régulation.

En réponse, le préfet délégué à l’ours, M. Hegay, a indiqué qu’il fallait 50 ours reproducteurs, soulignant que nous n’en étions pas encore là.

Une coexistence pastorale ?

Alain Servat, président des l’ASPAP de l’Ariège, a pris la parole pour souligner que les chiffres étaient biaisés en raison de la règle excluant les « victimes » au-delà de 72 heures et de la non-prise en compte des brebis manquantes à la descente d’estive.

Une bergère ariégeoise a demandé à ce que le nombre d’unités pastorales attaquées soit rendu visible pour mieux comprendre où les ours attaquent le plus. Elle a également plaidé pour des constats en double afin que l’éleveur ou le berger puisse en disposer.

David Eychenne de la Conf’ Ariège a demandé à la DREAL de vérifier les doublons pour éviter de diluer les attaques sous des noms d’estives différents alors qu’elles sont les mêmes. L’OFB a répondu que les constats ne pouvaient pas être en double, mais a souligné que la dématérialisation était en cours, ce qui devrait conduire à une plus grande transparence des dossiers.

J’ai rappelé l’engagement du Préfet Guyot en 2021, selon lequel la DRAAF devait effectuer des diagnostics pour reconnaître la non-protégeabilité de certaines estives afin de ne pas léser les estives non-protégeables. La DRAAF a informé que cela était fait sur demande de l’ASPAP.

Les écoles de formation pour bergers ont signalé un manque de financement pour les formations. La DRAAF a répondu que c’était attribuable au loup, qui a épuisé tous les fonds d’urgence, mais qu’ils cherchaient des moyens de pérenniser ce financement, en dépit de sa contradiction avec le Code du travail.

Il a été constaté des problèmes de communication sur certaines estives (y compris pour les téléphones satellites). Le secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) a répondu qu’un pylône supplémentaire était prévu pour couvrir les zones blanches en Ariège dans un délai de trois ans et qu’une réflexion était en cours pour l’accès à un réseau d’urgence (SDIS ou gendarmerie).

Encore des solutions et des discussions

Le préfet de l’Ariège a déclaré réfléchir et solliciter des idées rapidement pour proposer des moyens de protection efficaces pour les bergers en cas d’attaque. La Pastorale Pyrénéenne a évoqué les balises d’urgence mises en circulation, émettant en cas de danger et permettant de localiser la balise, similaire au système utilisé pour les avalanches.

M. Naudy a signalé une augmentation des plaintes de promeneurs contre les chiens de protection en raison de la présence accrue de ces animaux, soulignant que les chiens efficaces contre les ours étaient également efficaces contre tout intrus.

Le ministère de l’Agriculture a déclaré travailler sur le sujet pour protéger juridiquement les éleveurs.
Le préfet de l’Ariège a indiqué travailler actuellement sur les arrêtés pour les rendre moins susceptibles de sauter en cas de contentieux.

Le préfet dédié à l’ours a souligné que les moyens de protection montraient leur efficacité en raison de l’augmentation du nombre d’ours, mais a reconnu que cela venait à un certain coût.

Au final, nous sommes repartis quelque peu déçus…à l’exception du préfet de l’Ariège qui semble prêt à relever les défis !

Yann de Kerimel
Président de la Coordination Rurale 09

Récemment, La France Agricole a interviewé Yann de Kerimel sur la question de la gestion de l’ours dans les Pyrénées

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L’augmentation du nombre d’ours dans les Pyrénées pourrait s’accompagner de problèmes de sécurité, selon un rapport du CGAER

La population d’ours augmente régulièrement en France. À ce rythme (+ 10 % par an), un rapport du Conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAER) publié le 30 novembre 2023 estime que l’effectif du prédateur pourrait atteindre 350 d’ici à 30 ans.

Dans ce contexte, la mission recommande au préfet coordonnateur de :

• Réviser dans la concertation, le protocole de gestion des ours (en difficulté ou dangereux) prévu au plan d’action 2022 « Ours pastoralisme et activités de montagne » et de le rendre aisément accessible au public ;
• Préciser et publier l’organisation fonctionnelle et la localisation territoriale, ainsi que les missions et les procédures d’intervention des équipes d’urgence ;
• Décliner le plan d’action national dans une feuille de route annuelle, la faire valider par les autorités ministérielles, la rendre publique et évaluer sa mise en œuvre l’année suivante ;
• Développer un portail internet de mise à disposition des informations sur la politique de l’ours (biologie et localisation, mesures d’accompagnement, protocoles d’intervention, financements, instances de gouvernance) et publier des rapports annuels afin que l’accès des publics à l’information soit facilité.

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