Depuis 2006, « Sud de France » a été le label emblématique des produits d’Occitanie, porté par 1 900 entreprises régionales. Ce collectif met en avant 13 500 références de produits respectant les traditions et les recettes ancestrales. Il se vante également d’être le plus grand employeur régional, avec 160 000 personnes œuvrant dans l’agriculture et l’agroalimentaire.

Depuis la fusion de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, l’Occitanie est devenue le détenteur du plus vaste vignoble français et produit 34 % du volume des vins du pays, avec près de 23 000 entreprises. De plus, elle se place en tête mondiale pour les productions sous signe de qualité, les IGP et les AOP, brassant chaque année près d’un milliard d’euros.

Un désaccord géographique se pose désormais : l’État refuse l’utilisation de « Sud de France » sur les étiquettes des vins d’Occitanie, jugeant cette mention trop vague et insuffisamment précise pour être en accord avec la réglementation européenne du secteur viticole. Seules les AOP et IGP avec une référence spécifique à une unité géographique peuvent l’arborer sur leurs étiquettes, selon les représentants officiels.

L’été dernier, le préfet de Région a donc ordonné le retrait de la mention « Sud de France » des bouteilles d’Occitanie. Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a récemment confirmé cette décision, la qualifiant de « non réglementaire ». Cette annonce a suscité des mécontentements aussi bien chez les professionnels que chez le Conseil régional d’Occitanie.

Carole Delga a qualifié cette décision de « bureaucratique », dénonçant le manque d’ambition gouvernementale en faveur de la filière viticole. Selon elle, l’étiquetage « Sud de France » a permis pendant plus de 15 ans de rassembler et d’identifier les productions, notamment à l’export, attirant l’attention et les palais étrangers. Elle estime également que la viticulture est un secteur essentiel, tant économique que culturel, pour l’Occitanie.

Face à cette décision allant à l’encontre de l’histoire, la Région s’engage à maintenir et développer la marque « Sud de France-l’Occitanie » encore plus vigoureusement dans les années à venir. La présidente du Conseil régional annonce également que les services de la Région collaboreront étroitement avec la filière pour créer un nouvel identifiant puissant, considérant cela comme un étendard de leur attractivité.

En réponse à cette controverse, la préfecture d’Occitanie et de Haute-Garonne a souligné l’importance du respect de la réglementation en vigueur. Selon l’administration, la mention de la marque peut créer une ambiguïté sur le cahier des charges ou la délimitation géographique d’une appellation. Ainsi, la marque « Sud de France » pourra être utilisée en tant que bannière en devanture, sous forme de stands ou d’affichage, mais ne pourra pas être directement inscrite sur les étiquettes des vins ou d’huiles d’olive.

Malgré la fermeté du ministre de l’Agriculture, les professionnels ont décidé de déposer un recours gracieux pour préserver cet outil de reconnaissance à l’export. Me Xavier Bouillot, mandaté par plusieurs organisations professionnelles, estime que des solutions existent pour maintenir l’usage de la marque, contestant son incompatibilité irrévocable avec la réglementation.

La situation reste en suspens, avec l’espoir d’une issue favorable à la filière viticole d’Occitanie.

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