Mardi 02 février 2021, une cinquantaine de représentants de la Coordination Rurale Auvergne Rhône-Alpes se sont réunis devant le siège régional de l'ANSES (Lyon 7) pour dire NON au plan pollinisateurs. Celui-ci prévoit d’interdire tous les traitements phytosanitaires (insecticides, fongicides, éclaircissants, herbicides) pendant la période de floraison, que ce soit en agriculture conventionnelle ou en agriculture biologique. Pour appuyer leurs revendications, ils ont pu compter sur la participation active de Bernard LANNES (Président national), d'Alexandre ARMEL (secrétaire général) et de Max BAUER (secrétaire général adjoint).

Lors de sa rencontre du lundi 14 décembre 2020 avec Madame Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, la CR a appris la mise en place de ce plan dévastateur qui s’appuie sur une recommandation de l’Anses du 23 novembre 2018 sur « l’évolution des dispositions réglementaires visant à protéger les abeilles domestiques et les insectes pollinisateurs sauvages ». Dès le lendemain, la CR Auvergne Rhône-Alpes a envoyé un courrier à tous les parlementaires de la région, aux conseils départementaux, aux préfets, aux DDT et à la DRAAF pour exprimer ses craintes et présenter les risques considérables que représente ce plan pour l'ensemble des productions françaises. Pendant le mois et demi qui a suivi, les équipes départementales se sont mobilisées. Elles ont organisé des rencontres avec leurs députés pour les sensibiliser sur ce sujet et leur apporter des éléments techniques sur l'impossibilité de respecter les contraintes imposées par ce plan sans mettre en péril leurs exploitations et leurs productions. Dès lors, la CR dénonce les conséquences dramatiques de ce plan pour l'ensemble des agriculteurs français.

Pour réaffirmer leurs positions et expliquer leurs revendications, les adhérents CR ont distribué des flyers aux passants, aux automobilistes et aux étudiants de l'Université Lyon 1, située à proximité du lieu de rassemblement.

Des panneaux réalisés pour l'occasion ont servi de support aux adhérents pour raconter le scénario catastrophe et la spirale destructrice dans laquelle pourrait s'enfoncer l'agriculture française si jamais le plan venait à être appliqué. Ils rappellent ainsi l'association vertueuse qui existe actuellement entre les apiculteurs et les autres producteurs et pointent du doigt : la dangerosité et la pénibilité du travail de nuit, l'augmentation des tensions avec les riverains, les risques psychosociaux et la détresse du monde agricole, la concurrence déloyale et les importations, la mort programmée des vergers français et l'impact sur les consommateurs qui devront se tourner vers des produits venus d'ailleurs, qui ne respectent absolument pas les normes de production françaises.

Les représentants de la CR ont également pris le temps de répondre aux questions des journalistes venus à leur rencontre. Vous pouvez d'ailleurs retrouver ici l'article réalisé par Le Progrès.

En fin de matinée, une délégation de 5 représentants CR a été reçue par monsieur Laurent LEMPEREUR, directeur régional de l'ANSES.

La délégation a commencé par présenter les impacts dramatiques qu’aurait le plan pollinisateurs sur la production française.

« Beaucoup de producteurs se retrouveraient dans des impasses techniques et handicapés face à une concurrence déloyale en Europe », a précisé Joris Miachon, arboriculteur et représentant de la section Jeunes.

Jérémy Béchet-Barbat, apiculteur professionnel, a insisté sur les causes multiples de mortalité des abeilles (parasites, manque de nourriture, etc.). La profession a un réel besoin de recherches pour faire face à des menaces comme le frelon asiatique.

Max Bauer, secrétaire général adjoint de la CR, note que jusqu'à présent la CR faisait confiance à l’ANSES. Toutefois, au vu des derniers rapports ou décisions de l'ANSES, et surtout le manque de solutions de produits phytopharmaceutiques, économiquement fiables pour les exploitations, la CR pourrait se tourner vers EFSA (European Food Safety Authority), son homologue à l'échelle européenne. Cela permettrait d'éviter la concurrence déloyale en Europe et les sur-transpositions nationales. Jean-louis Ogier, représentant de la CR Auvergne-Rhône-Alpes à Interfel, a d'ailleurs complété en interrogeant l’ANSES sur les raisons de la durée, trop longue, nécessaire à l’homologation de produits de biocontrôle.

Monsieur Lempereur a rappelé que l’ANSES menait des études sur de nombreux sujets, évaluait les risques sur certains produits, puis transmettait des recommandations. Il est ensuite de la responsabilité des responsables politiques français de prendre en compte le contexte avant de proposer de nouvelles réglementations.

François Walraet, président de la CR Auvergne-Rhône-Alpes, a également interpellé l’ANSES sur l’impossibilité de faire des tests de mécanisation du Ratron GW, faute d’homologation par l’ANSES. La mécanisation est, elle autorisée chez nos voisins allemands. Les éleveurs souhaiteraient avoir les moyens de lutter efficacement contre le nuisible.

La CR remercie le directeur de l’ANSES pour avoir fait preuve d’écoute et permis un échange constructif. À la sortie de la rencontre, Monsieur Lempereur s’est engagé à faire remontrer les discussions de la matinée.

Pour clôturer la manifestation, le Président Bernard LANNES a profité de l'occasion pour donner rendez-vous à tous les participants le 04 mars prochain aux Invalides, à Paris, pour exprimer le ras-le-bol de la profession et dire STOP AUX FERMES QUI FERMENT !

La mobilisation de la CR Auvergne Rhône-Alpes signe le TOP DEPART d'une série d'actions à venir dans l'ensemble des régions de France !

N'hésitez pas à vous rapprocher de vos collègues et de vos animateurs régionnaux pour en savoir plus.

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