Le 28 avril 2021, une délégation de la coordination Rurale de Vendée a rencontré les dirigeants de la Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée (FDC85). Cet entretien avec Gilles Douillard et Sébastien Farau, respectivement président et directeur de la FDC85 avait été demandé par la CR85 pour pouvoir évoquer la lutte contre les corvidés et les sangliers.
La lutte contre les corvidés (corbeaux freux, corneilles noires) est malheureusement de saison avec les semis de tournesols et de maïs. L'année dernière, la FDC85 a délivré plus de 4 000 autorisations individuelles. Sébastien Farau explique que "sur les 13 500 chasseurs vendéens la proportion de tireur est assez importante, prouvant que le tir des corvidés au printemps se développe voir se démocratise". Pour cette année, on revient aux autorisations accordées à 10 tireurs données par le responsable de territoire. Pour les bénévoles intéressés, agriculteur ou non, une formation existe au niveau de la FDC 85 pour apprendre à utiliser un affût avec des formes. Cette méthode est la plus efficace. Près de 2 000 personnes ont été formés depuis 10 ans. Le piégeage reste aussi très utile. À ce titre, il existe une formation d'une journée valable à vie. La CR85 envisage d'ailleurs d'organiser une journée de formation sur ce thème en cas de demande.
Aujourd'hui, le problème se pose au niveau des choucas, puisque cette espèce est protégée. Les dégâts augmentent et certaines communes commencent à se plaindre. La FDC 85 a donc écrit au Préfet pour demander un comptage plus précis des effectifs. Dans tous les cas, même si les dégâts ne sont pas indemnisés, il est primordial de les déclarer sur le site decladom.fr. En effet, le recensement des dégâts causés par les différentes espèces (corvidés, renards, sangliers...) permettra d'alimenter un dossier qui répertorie tous les 3 ans les espèces dites ESOD (Espèce Susceptible d'Occasionner des Dégâts). Donc, si vous, vos voisins, agriculteurs ou non, êtes concernés par ce genre de dégâts ou de pertes sur les cultures, faites une déclaration. Sinon, certaines espèces risquent de ne plus être classées nuisibles.
Au niveau des sangliers, la FDC 85 souhaite maintenir le plan de chasse car elle considère que c'est un bon outil pour gérer la population. Si le sanglier était classé nuisible, il n'existerait aucun chiffre fiable sur le nombre abattu. Un effort est fait sur le prix du bracelet puisque celui-ci est passé à 25 €. En 6 ans, le nombre de sangliers abattus est passé de 800 à 2 800.
Pour finir, il est rappelé que le ragondin étant classé ESOD, il est possible de le tirer toute l'année, à partir du moment où l'on a validé son permis de chasse. Pour le passer, le coût est de 25 €, puis chaque année la validation départementale est à renouveler pour 143 €. Malheureusement, le nombre de chasseurs comme le nombre d'agriculteurs est en baisse, ce qui laisse craindre une prolifération de certaines espèces dans les années à venir.