Descente surprise des éleveurs au rayon viande de Super U

Foire à la viande et maxi promos ! Le demi porc découpé à 1,90 € TTC le kilo et la cuisse de bœuf découpée à 4,95 € le kilo… C’est cette publicité particulièrement racoleuse qui a mis les producteurs de viande et de porcs des Pays de la Loire en colère.

Pour dénoncer cette politique des prix toujours plus bas, une vingtaine d’éleveurs de la Coordination Rurale s’étaient donné rendez-vous au Super U de Nort-sur-Erdre le 21 novembre exigeant de la direction et du chef boucher de l’établissement quelques petites explications : comment chaque maillon de la filière peut-il gagner décemment sa vie avec un tel bradage des prix ?

 

Pour le porc, le chef boucher a présenté la facture : 1,65 € payé au fournisseur ! Résultat des courses : il ne gagne rien et les éleveurs continuent à vendre à perte. Rappelons que le porc est actuellement payé 1.55 € HT/kg aux producteurs alors que leurs coûts de production sont proches d'1,70 €.

Pour le boeuf, le constat est tout aussi édifiant. La charolaise est payée 3,30 € HT à  l’éleveur et revendue sur les étals de Super U 4,95€ TTC non désossée, ce qui veut dire que le consommateur achète et paie la viande avec les os et les déchets !

Les responsables du Super U qui ont reconnu que cette promo sur la viande servait de produit d’appel (on appâte le consommateur sur le dos des producteurs) sont restés très évasifs quant au montant de leurs marges annuelles sur la viande. Il faut sûrement voir là un peu de mauvaise foi car on a rarement vu une direction de supermarché qui ne suive pas à la loupe ses taux de rentabilité. Décidément, la question des marges et des prix reste encore bien tabou dans les GMS !

Catherine LAILLE, Présidente de l’ONEP et Jean-Marie-LETHIELLEUX, Président de la section viande de la CR ont profité de cette opération surprise pour tirer la sonnette d’alarme et rappeler aux nombreux journalistes présents que les éleveurs qui font un vrai travail de qualité en ont assez d’être méprisés.

Il est grand temps que les prix de vente prennent en compte les coûts de production. Il en va de la survie d’une profession plus que jamais au bord de l’implosion.

 

 

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