Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, s’est rendu sur une exploitation d’élevage de canards à La Roche-sur-Yon en Vendée le 31 août. Cette rencontre avec les éleveurs de la filière avicole, suivie d’une réunion d’échanges à la préfecture avec les différents maillons de la filière, a permis aux agriculteurs de se confier sur « l’angoisse d'ouvrir la porte de l'élevage tous les matins ».

Enfin, à l'occasion de ce déplacement, Marc Fesneau a confirmé aux professionnels de la filière avicole que le calendrier annoncé pour la mise en œuvre de la campagne vaccinale sera tenu début octobre. Cela n’a pas empêché Patrice Bétard, président de la Coordination Rurale de Vendée et d’autres représentants de la CR85 de questionner le ministre sur les indemnisations, le coût de la vaccination et les importations de volailles ukrainiennes.

Campagne de vaccination Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP)

Au vu de l’état actuel de la préparation du dispositif, les premières opérations de vaccination dans les élevages de canards pourront ainsi bien commencer la première semaine d'octobre, « entre le 1er et le 6 octobre » a t-il assuré. En parallèle, la Commission européenne a entamé des discussions pour l’heure toujours en cours avec plusieurs pays exportateurs tels que le Japon, Taïwan, les États Unis et le Canada.

Pour rappel, la vaccination s'appliquera de manière obligatoire à tous les élevages commerciaux de canards (Pékin, Barbarie et mulard) sur l'ensemble de l'Hexagone pendant toute l’année. Le ministre a confirmé que, pour cette première campagne de vaccination, l’État prendrait en charge 85% du coût total de ce chantier. Marc Fesneau a ainsi rappelé l'engagement sans faille de l’État dans la gestion de la crise IAHP et la solidarité nationale dont les filières peuvent bénéficier.

Pour Pierre Jean Besson de la section volailles de la CR85 : « Il faut saluer l'aide de l’État, mais malgré tout, la double vaccination imposée - une injection à partir de 10 jours et une seconde injection 18 jours plus tard - c'est du travail en plus pour les éleveurs et du stress pour les canards ».

Indemnisations pour l’abattage des animaux et pour les pertes économiques

Pour la crise 2022-2023, 86% des demandes d’indemnisations des éleveurs en cas d'abattage des animaux, ont été traitées pour un montant total de versé de 37,2 millions d'euros.

Les premières indemnisations ont été versées dès le début du mois d’août. Pour le moment, ce sont près de 30 millions d'euros qui sont venus apporter un soutien de trésorerie au sein de 1 980 élevages.

Guy Marie Clergeau, responsable de la section volailles de la CR85, a demandé que les conditions d'indemnisation de la première vague soient reprises à l'identique pour la seconde.

Le ministre a expliqué que « l'effort consenti par l’État depuis deux ans est déjà très important. Nous revenons au niveau d'aides de 2021 ».

Bilan sur les dispositifs mis en place pour limiter la propagation

Le ministre a également insisté sur le caractère novateur de la démarche entreprise par les professionnels, soutenus financièrement par l’État, pour réduire, depuis le mois de juillet, la densité de canards dans les élevages afin de limiter le risque d'apparition d'une nouvelle vague épizootique et ainsi garantir le lancement de la campagne vaccinale dans de bonnes conditions.

En effet, aucune introduction de canetons n'est intervenue dans les 45 communes (la majorité en Vendée) a plus fortes densités d’élevages de canards de la région Pays de la Loire. Cette mesure a également été déployée autour de 29 sites d’élevage stratégiques pour la préservation de la génétique aviaire.

La DDPP a rappelé que le virus est toujours présent dans la faune sauvage, avec notamment de nombreux cas sur des mouettes dans le Polder de Sébastopol à Bouin, d’où la nécessité de respecter les mesures de biosécurité.

Une situation toujours délicate entre importations ukrainiennes et faune sauvage contaminée

« Ne serait-il pas possible de faire la même chose pour la dinde durant la période hivernale » a interrogé Guy Marie Clergeau avant d'aborder le sujet des importations.

« C'est très bien de sauver la filière sanitairement mais si sur le volet économique, on laisse entrer les volailles ukrainiennes à des prix défiants toute concurrence, on est mort » a lancé Gyu Marie Clergeau au ministre.

Celui-ci en est conscient et rappelle que l'accord n’engage la France que pour un an, selon ses propres volontés. « Il faut trouver l'équilibre entre droits de douane et soutient à l'Ukraine » a-t-il expliqué.

Conclusion de la réunion par le ministre

« Je salue l’énorme travail qui a été mené dans mes services pour tenir le calendrier et je félicite les filières professionnelles - tant du côté de l’élevage que des vétérinaires - pour leur engagement et leur implication dans le succès de cette campagne à venir. Comme je l'avais annoncé, l’État est bien au rendez-vous pour accompagner les éleveurs sur le plan sanitaire et économique dans cette crise qui les touche très durement. La filière avicole française est un pilier et une fierté de notre culture gastronomique. » a déclaré Marc Fesneau.

Pour une fois, parlementaires de tous bords et professionnels ont salué unanimement le travail de l’État. Assez rare pour le souligner !

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