Débarquée le mois dernier sur le tarmac de l’aéroport de Roissy, en provenance de Lettonie, l’ourse Tanie a déjà fait couler beaucoup d’encre à son sujet. Si la perspective de son arrivée avait déjà fait grand bruit en raison de « sérieux dysfonctionnements » administratifs selon le journal Le Point, désormais, ce sont les questions autour de sa réintroduction qui inquiètent désormais les éleveurs et élus des Pyrénées.

Toujours selon le journal Le Point, il est impossible de mettre la main sur le formulaire Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), document sans lequel un animal sauvage ne peut pas circuler. Par quel biais administratif est-elle donc entrée sur le territoire français ?

Aujourd’hui, le prédateur a été recueilli par La Tanière à Nogent-le-Phaye en Eure-et-Loir (28). Ce zoo-refuge n’est pas du tout une structure reconnue pour avoir de l’expérience en matière de réintroduction d’espèces en milieu naturel. Le refuge n’étant pas membre du Réseau français des centres de soin de la vie sauvage, on peut se demander comment on a pu lui confier la réintroduction de Tanie alors que les experts s’accordent à dire que le processus est très long et difficile. Surtout qu’après l’avoir recueillie, personne ne semble savoir où la relâcher !

D’où vient la vague de protestation ?

Dès la fin du mois de mai, La Tanière a beaucoup communiqué sur les réseaux sociaux afin de trouver un point de chute pour y relâcher l’oursonne, âgée de 5 mois, trouvée errant au bord des routes lettones. Un article ensuite publié par l’Écho Républicain est venu mettre de l’huile sur le feu en annonçant que la France se portait candidate dans l’opération.

Il n’en fallait pas plus pour faire souffler un vent de consternation dans les Pyrénées. Les premières réactions sont venues d’Ariège dans une lettre adressée au ministre de l’Écologie dans laquelle plusieurs élus, dont Christine Téqui, présidente du Conseil départemental, ont exprimé leur colère.

Pour la CR65, la situation est très préoccupante dans la mesure où un prédateur est arrivé de Lettonie quasiment dans l’anonymat le plus total, voire même l’illégalité si le formulaire Cites de l’ourse s’avère réellement inexistant. Le fait de se poser la question de savoir où elle sera réintroduite bien après son arrivée en France valide en effet les inquiétudes vis-à-vis de la capacité de La Tanière à pouvoir gérer cette situation.

La CR65 exprime vivement son opposition à une potentielle introduction de l’ourse dans les Pyrénées. De plus, le syndicat espère que la lumière sera faite sur les circonstances ayant permis son arrivée sur le territoire français quand on connaît le contexte tendu autour des grands prédateurs.

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