Depuis la détection initiale de la Maladie Hémorragique Épizootique (MHE) dans trois élevages bovins des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, le ministère de l’Agriculture a publié un arrêté ministériel le 24 septembre 2023. Visant à mettre en place des mesures de surveillance, de prévention et de lutte contre la MHE. L’objectif est d’endiguer sa propagation depuis les foyers identifiés et de garantir une surveillance sanitaire dans la zone touchée.
Actif depuis le 25 septembre, le dispositif s’applique aux bovins, ovins, caprins et cervidés en cas de suspicion ou de confirmation d’infection. Une zone réglementée englobant un rayon de 150 kilomètres autour des élevages infectés a été établie, restreignant la sortie des animaux de ces élevages. Des exceptions sont prévues pour des mouvements spécifiques tels que le retour d’estive, l’envoi d’animaux à l’abattoir ou l’export sous conditions.

Les Hautes-Pyrénées sont particulièrement touchées, avec 30 foyers sur les 53 recensés en France. La vigilance est de mise, notamment à la descente des estives, où la rapidité d’intervention est cruciale pour traiter les animaux infectés. Les signes précurseurs incluent un excès de salivation et des problèmes buccaux. En outre, la maladie n’est pas transmissible à l’Homme. La MHE, propagée par des moucherons piqueurs, affecte principalement les bovins et les cervidés, déclenchant un syndrome hémorragique. Les éleveurs se trouvent alors confrontés à d’importants défis économiques, entre frais vétérinaires non pris en charge et pertes liées à la fermeture de marchés.

Aujourd’hui, ce bilan alarmant concerne cinq départements : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Gers et Landes. Un cas d’infection de cerf à la MHE a été constaté dans les Hautes-Pyrénées, à proximité d’élevages bovins touchés.

La multiplication du nombre de foyers, « a conduit les autorités françaises à étendre la liste des départements touchés par la zone réglementée », explique le ministère. « Cette zone se voit ainsi complétée par une frange de l’Aveyron, de la Dordogne, de l’Hérault. La situation reste évolutive. » a-t-il ajouté.

Depuis le 3 octobre, Marc Fesneau a annoncé la réouverture des frontières espagnoles aux animaux de la zone réglementée française. Des négociations sont également en cours avec l’Italie, la Grèce et l’Algérie pour rétablir les flux commerciaux.

La CR demande la prise en charge par l’État de la MHE

Pour la CR, l’État, en l’absence de vaccin, a une responsabilité dans l’accompagnement des éleveurs qui ne disposent que de moyens de lutte très limités.
À l’occasion du Sommet de l’Élevage, les représentants de la section Viande de la Coordination Rurale ont rencontré le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour solliciter la mise en place d’un accompagnement financier afin de compenser les impacts sanitaires de la maladie. Ceux-ci peuvent être importants dans les troupeaux foyers lorsque une part significative d’animaux présente des symptômes et nécessite des soins vétérinaires, de l’ordrede 250 € par animal, et pouvant atteindre 600 €, sans compter les animaux morts qui ne pourront pas être sauvés.

Les conséquences sanitaires ne se limitent pas à cela, la CR s’interroge sur de probables effets sur la reproduction (avortement, baisse de la fertilité, momification, etc.). Le syndicat a demandé au ministre la mise en place des années blanches pour les éleveurs impactés par la MHE et la prise en charge des analyses nécessaires à la sortie des animaux de la zone réglementée.

Dans la même catégorie

Occitanie
Occitanie
CR 11
Occitanie