Après le lait et la viande, la crise se propage et touche aujourd’hui les céréales dont les prix sont à présent équivalents à ceux de 1970 ! Ainsi, en février 2016, la tonne de blé est payée 140 € soit, pour ceux qui se souviennent encore du Franc : 92 cts de francs le kilo de blé ! Les prix du pain et des produits à base de farine ne baissent pourtant pas !


A l’heure actuelle, les semis sont déjà en place et les stocks mondiaux sont au maximum ! Alors que nos acheteurs se sont positionnés sur d’autres marchés, pour des raisons souvent plus politiques qu’économiques, nous bradons nos stocks et aujourd’hui nos prix sont plus bas que ceux proposés par les américains, les russes, ukrainiens et autres. Jusqu’où irons-nous ?

Face à cette situation catastrophique, les agriculteurs attendent… Ils attendent de crever. Ils continuent de produire même à perte car ils sont coincés par le système qui a été mis en place : agrandissez-vous, investissez, mettez-vous aux normes et bien sûr, endettez-vous ! Pourtant, parallèlement, les prix de vente baissent et les beaux calculs proposés par les marchands d’illusions ne sont plus les mêmes. Conclusion : travaillez plus pour ne plus rien gagner.

Les agriculteurs, en particulier les éleveurs et les producteurs de lait, sont dans la rue pour manifester leur colère et leur désespoir. Bientôt, les céréaliers les rejoindront, certainement suivis des éleveurs de volailles, des producteurs de fruits, de légumes mais aussi des viticulteurs...


Effectivement, malgré les belles paroles des dirigeants et des professionnels du secteur, la situation du marché viticole se dégrade elle aussi à toute vitesse. Depuis les vendanges, nous assistons à des entrées énormes de vins d’Espagne moitié moins chers que ceux proposés par les producteurs français. Conclusion : les achats sont à l’arrêt et les retiraisons sont au ralenti ! Il rentre tous les jours des camions de vins d’Espagne à 40/45 euros l’hecto rendu !

Le 15 février dernier, notre ministre de l’Agriculture s’est rendu à Bruxelles pour soumettre différentes propositions destinées à enrayer la crise de l’élevage au niveau européen. Cependant, il semble oublier qu’aujourd’hui, nous agriculteurs français, manquons de compétitivité car, outre les importantes charges, nous devons faire face à des contraintes franco-françaises ; des contraintes que la France impose à ses agriculteurs alors que l’Europe n’en demande pas autant. La France veut laver plus blanc que blanc.
Nous constatons ces folies avec la mise en place de la nouvelle PAC 2015 qui n’est pas encore terminée, bien que nous soyons déjà en 2016, et qui ne sera pas réglée avant le troisième trimestre 2016.

Nous sommes dans le délire complet avec des déclarations que seuls des énarques et polytechniciens peuvent effectuer et dont le but est d’essayer de diminuer au maximum les aides communautaires de chaque agriculteur. Nous passons plus de temps sur nos dossiers PAC et autres que sur nos tracteurs

Nous devons nous remettre au niveau des autres agriculteurs européens, nous devons retrouver notre place. Alors qu’il y a encore quelques années la France était le premier pays producteur européen, elle se retrouve aujourd’hui reléguée au troisième rang derrière l’Allemagne et les Pays-Bas !

Des changements radicaux s’imposent, il faut oser, reformer et recréer un dynamisme agricole français . Nous voulons vivre de la vente de nos productions et non des aides de l’Europe et de la charité de la France !

Jean-Philippe RIVES

 

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