La DRAAF vient de publier en novembre 2019 un rapport sur le bilan de la distribution et de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en AuRA. Ce rapport est issu de 763 inspections faites en 2018 dans toute la région. Tous les publics ont été contrôlés, soit : - 76 distributeurs soumis à agrément phytosanitaire (jardinerie, coopératives agricoles, grossistes ou détaillants ...) - 60 applicateurs soumis à agréments phytosanitaires soit des sociétés d’entretien de parcs et jardins et des sociétés de prestation de services pour l’agriculture - 573 agriculteurs contrôlés : sur tous types de productions agricoles -54 utilisateurs non-agriculteurs contrôlés, c’est-à-dire les mairies et les établissements publics (terrain de golf et de sport, parcs de loisirs).

Les contrôles portent sur le respect des conditions administratives notamment la détention de l’autorisation individuelle Certiphyto, sur la détention de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) valide pour les produits vendus ou utilisés et sur l’utilisation et le stockage dans le respect des normes et conditions d’emploi prévues par l’AMM et des prescriptions d’emploi fixées par la réglementation (usage, dose, délai…).

Les résultats sont clairs : les mauvais élèves sont les COLLECTIVITÉS TERRITORIALES !

Dans la globalité « un peu plus de la moitié des contrôles sont conformes. Les résultats sont nettement meilleurs chez les agriculteurs que chez les usagers non agricoles ». En effet, les utilisateurs non agriculteurs : les collectivités territoriales et les établissements publics ont un taux de 87 % d’inspections non-conformes ! Contre un taux de 38 % pour les agriculteurs alors que leur revenu dépend de ces produits. Pour des grilles d’inspection identiques comportant le même nombre de points à contrôler les inspections présentent 2 fois plus de non-conformité chez les collectivités territoriales. Les mairies devraient balayer devant leur porte avant de revendiquer des ZNT : surtout quand la vie des mairies ne dépend pas de ces produits en comparaison des agriculteurs. Les agriculteurs sont obligés, eux, d’utiliser des produits phytos pour préserver leurs récoltes et ainsi assurer une alimentation à la population française.

Dans le détail, les non-conformités les plus fréquentes rencontrées chez les utilisateurs non agricoles sont le manque de traçabilité et de registre des traitements (80 % des inspections) et cette non conformité est encore plus élevée pour les collectivités locales. Mais plus grave encore, 57 %, donc plus de la moitié des inspections non conformes pour les utilisateurs non agricoles, concernent un non respect des conditions d’emploi des produits. Ces non conformités concernent le non respect des conditions d’emploi dans les lieux publics et notamment des surdosage, un non respect des périodes d’application et un non respect DES ZONES DE NON TRAITEMENT prévues pour certains produits. Ces mauvaises pratiques se font donc dans les villes et villages, dans les centres sportifs où la majorité de nos enfants se retrouvent le mercredi ou les weekends pour s’amuser…

Les collectivités territoriales et les mairies doivent être plus respectueuses des normes d’emploi et de protection de ces produits et cesser de détourner le viseur en accusant les agriculteurs qui sont plus consciencieux et respectueux comme le montre le bilan des inspections.

Pour conclure, la DRAAF a aussi procédé à des analyses des résidus des produits phytos sur les produits agricoles destinés à la consommation. Il y a eu en 2018 104 prélèvements des denrées végétales (légumes, fruits, graines de consommation), avec la recherche de plus de 500 molécules. Le résultat est de très haute qualité puisque 98 % des prélèvements sont conformes aux normes ( supérieur à la moyenne nationale) et plus de la moitié ne contiennent aucun résidus d’aucune molécule.

Pour lire l’intégralité des conclusions de la DRAAF cliquez-ici.

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