Depuis maintenant deux ans, le loup a fait son grand retour en Haute-Marne, sévissant inlassablement dans les élevages au grand malheur des éleveurs. La fréquence des attaques a, de plus, augmenté ces dernières semaines.

La CR 52 était en première ligne pour dénoncer ces attaques et demander des soutiens auprès des pouvoirs publiques pour y faire face et trouver des solutions pour la filière ovine.

Des avancées sur le dossier sont en cours depuis septembre 2020 avec une prise de conscience de la problématique par la préfecture. Ainsi, le loup a pu être officiellement reconnu sur le département de la Haute-Marne et une cellule de veille, dont la CR 52 est membre, a été mise en place pour suivre l’évolution du loup.

Ces différentes avancées sont à saluer, mais restent insuffisantes pour faire face aux attaques

Sur les dernières semaines, les attaques de loup se sont accélérées drastiquement. Pas moins de 5 attaques où le loup est potentiellement l’auteur ont été déclarées récemment. Fait inquiétant, les ovins ne sont plus les seules cibles. En effet, à un 1 km du lieu d’une des attaques, un incident est survenu sur un troupeau de bovins provoquant la fuite du troupeau et la blessure d’un bovin qui a mené malheureusement à l’euthanasie de l’animal. Les circonstances de l’événement et sa grande proximité avec l’une des attaques laissent croire que le loup peut en être le responsable.

De plus, l’OFB, qui procède aux constatations des dommages des attaques et permet l’indemnisation des éleveurs, peine à apporter une indemnisation rapide aux agriculteurs.

Autre problème, les dossiers d’aide à l’achat de matériel et de moyen de lutte contre le loup sont difficiles à mettre en place et impliquent, par ailleurs, que les éleveurs fassent évoluer leurs pratiques pour se conforter à ce nouveau système. La Haute-Marne étant un nouveau département qui subit la conquête du loup, il existe encore trop peu de personnes formées pour conseiller les éleveurs sur cette thématique.

Une colère qui gronde dans le rang des éleveurs

Chez les éleveurs, le ras-le-bol général est de plus en plus fort et les multiples attaques récentes n’ont fait qu’amplifier la situation. Pour beaucoup, il y a le désespoir de voir leur vocation première, qui est de nourrir la société, être amenée finalement à nourrir le loup, ce qui est difficile à concevoir. De plus, même s’il y a une indemnisation des animaux tués et des aides pour la protection des troupeaux face au loup, les agriculteurs doivent quand même payer une partie de leur poche pour la transition vers la cohabitation avec le loup.

Personne n’est d’ailleurs à l’abri des attaques. Dominique Muller, référent loup et vice président de la CR 52 a subi lui-même une attaque sur son exploitation dans la nuit de samedi à dimanche : « Lors de cette attaque, j’ai subi la perte d’une de mes brebis. À ce jour, une autre est toujours portée disparu, sûrement dévorée par un loup. Malgré une constatation rapide des agents de l’OFB, il y a une certaine lassitude qui s’installe face à ces attaques. Il est difficile de se dire que les animaux qu’on élève le sont potentiellement pour nourrir les loups qui rôdent dans le secteur. Les solutions proposées jusqu’à présent ne permettent pas de stopper le loup. On le voit d’ailleurs bien avec la multiplication des attaques ces derniers temps. C’est pourquoi je demande à ce que cela cesse et que des mesures fortes soit enfin appliquées pour sauver nos élevages ! »

Le soutien aux agriculteurs doit monter d’un cran

Force de constater que le niveau actuel de soutien du monde agricole face à l’expansion du loup n’est plus suffisant. C’est pourquoi nous demandons d’augmenter d’un rang le protocole de défense des élevages face au loup.

Aussi, concernant les constatations pratiquées par l’Office française de la biodiversité, lors d’une attaque, nous demandons une accélération des indemnisations. De plus, nous souhaitons que l’analyse des prélèvements ADN effectuée par l’OFB soit systématique et rendu publique pour que tous puissent la consulter.

C’est aujourd’hui que se joue la pérennité des élevages en Haute-Marne. Ce n’est qu’en prenant des mesures fortes que cette pérennité sera assurée.

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