Le 28 octobre, nos adhérents se sont mobilisés à Agen pour soutenir Serge Bousquet Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, et son vice-président, Patrick Franken, deux des bâtisseurs du lac de Caussade (47) condamnés respectivement à 9 et 8 mois de prison.

Ce petit bout de lac n’est pourtant pas un prodige de construction humaine. Il n’est pas un défi environnemental ou sécuritaire. Juste une réserve qui capte les eaux excédentaires et les restitue au bon moment, tant dans le ruisseau que dans les cultures. Trente années que ce projet tentait d’émerger. Trente années de tracasseries et de multiples forces sournoises toutes à l’œuvre pour le freiner. Et puis au bout de ce chemin de croix, une éclaircie, l’autorisation administrative tombe enfin. Il n’en fallait pas plus pour se mettre à l’ouvrage. Que l’État se ravise ensuite, cède aux pressions de groupuscules et profite du sujet pour régler ses comptes avec les Gaulois… n’est pas à son honneur !


Ainsi, fin octobre 2021, près de 600 agriculteurs, dont une délégation de la CR AURA, étaient présents devant le tribunal d’Agen pour envoyer un message fort à la justice : on ne met pas des hommes en prison pour un trou ; surtout quand ils ont suivi toutes les procédures et obtenu toutes les autorisations nécessaires ! Tout au long de la matinée, les interventions se sont succédé : des représentants de la Coordination Rurale, des élus locaux ou encore des collègues ayant eux-mêmes participé à la construction du lac. Tous ont rappelé leur soutien à Serge et Patrick, salué leur dévouement pour la profession et insisté sur la nécessité de ce lac, et des retenues d’eau de manière générale, pour nourrir les concitoyens.


Ce procès n’est qu’un exemple parmi d’autres dans le combat quotidien des agriculteurs pour avoir accès à l’eau. « L’eau, c’est la vie, elle est indispensable aux êtres vivants et donc à la production de nourriture. Les retenues collinaires et l’irrigation ont mauvaise presse car perçues comme des actions irréfléchies et associées à une agriculture très industrielle. Pourtant, les techniques d’irrigation ne datent pas de notre époque, ces pratiques étaient déjà utilisées en Mésopotamie 5000 ans avant JC » s’exclame Thierry BOIRON, céréalier et président de la CR38. « Il y a quelques semaines, des bassines ont été détruites dans les Deux-Sèvres pendant une manifestation. Nous déplorons la position et l’action de la Confédération paysanne qui s’attaque directement aux biens de ses confrères. Notre société est pleine de paradoxe, un citadin qui récupère l’eau de pluie pour son jardin est un héros mais un agriculteur qui retient l’eau de pluie pour nourrir ses concitoyens est un délinquant. En soutenant ces destructions et en participant activement à de telles actions, la Confédération paysanne va à l’encontre des intérêts des agriculteurs et n’a plus rien à voir avec un syndicat agricole ». La guerre de l’eau est déclarée et la Coordination Rurale entend bien poursuivre son combat pour sauver l’agriculture.

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