Alors que l’agriculture française ne cesse de faire évoluer ses pratiques pour répondre aux attentes de la société et qu’elle est aujourd’hui reconnue comme étant l’agriculture la plus durable du monde et la plus normée, elle continue malgré tout d’être la cible d’une multitude d’associations plus ou moins extrémistes. Face au rayonnement de ces associations, dont le nombre ne cesse de croître, la CR 51 redouble d’efforts pour défendre ardemment notre agriculture et nos pratiques. Ainsi, ces dernières semaines, le syndicat était notamment mobilisé sur un cas de pression dont ont fait l’objet certains de nos collègues de la part de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ; une association grandement mobilisée dans le département pour protéger les busards dans les parcelles agricoles.

Bien que la CR 51 comprenne l’intérêt et l’importance de protéger cette espèce, nous n’acceptons pas que les agriculteurs subissent une quelconque pression de la part de bénévoles de la LPO pour la pose de cages de protection de nids de busards. Aussi, afin de permettre le bon déroulement de ces actions, la CR 51 revendique deux points : • avant toute intervention d’un bénévole de la LPO pour la pose de cages de protection de nids de busards, une demande écrite (par mail ou courrier) devra être adressée à l’agriculteur afin qu’il soit informé. Une demande orale est insuffisante. • la pose de cages de protection des busards occasionne forcément des dégâts dans la parcelle. Par respect vis-à-vis du travail des agriculteurs, nous demandons que les dégâts, même minimes, soient indemnisés.

C’est seulement en respectant ces deux règles que ces actions de la LPO pourront se dérouler correctement.

Cette affaire locale, qui est loin d’être un cas isolé, est malheureusement un parfait exemple de la place de plus en plus importante qu’occupe le dogme écologique sur notre profession.

Des normes et des dossiers administratifs de plus en plus nombreux…

Depuis des années, nous assistons à la multiplication de normes, toutes plus restrictives les unes que les autres. Nos moindres faits et gestes sont surveillés, aucune erreur n’est tolérée sous peine d’être sanctionnés dès le moindre écart. De plus, nous devons délaisser le cœur de notre métier, qui est de travailler avec le vivant, pour nous enfermer dans nos bureaux et remplir des documents administratifs rébarbatifs, eux aussi toujours plus nombreux. La Coordination Rurale regrette le temps où, après le premier confinement, les politiques et les consommateurs avaient pris conscience de l’importance du travail de leurs agriculteurs. Nous y avions vu une lueur d’espoir, celle du changement et de la prise de conscience, de la revalorisation de notre métier, d’une agriculture qui allait enfin être reconnue à sa juste valeur. Malheureusement, l’engouement semble être retombé.

… sans aucun gain pour l’agriculteur.

Si les règles et normes se durcissent sans cesse en agriculture, les prix, eux, n’augmentent pas et fluctuent sans cesse. Alors qu’une loi EGAlim a été votée en France afin de nous permettre de vivre dignement de notre travail, rien n’est fait pour l’appliquer. Au-delà du manque de rémunération, les différences de normes entre les agricultures européennes et mondiales créent une distorsion de concurrence dont les agriculteurs français sortent perdants. Malgré le fait que l’article 44 de la loi EGAlim interdise l’importation de produits alimentaires ne respectant pas nos normes de production, rien n’est fait pour l’appliquer.

Des pressions directement sur les agriculteurs

La désinformation dont fait l’objet une société de plus en plus citadine engendre des tensions et conflits dont les agriculteurs sont les premières victimes. Nous sommes nombreux à faire ou à avoir fait l’objet d’injures, de lettres de menaces, voire de coups, simplement parce que nous travaillons dans nos champs et gênons des riverains à cause du bruit ou de la poussière. Des associations anti-élevage entrent aussi par effraction dans les fermes pour les taguer, libérer les animaux ou dégrader du matériel. Les lois actuellement en vigueur ne nous permettent pas de nous protéger contre ces intrusions ; ces associations luttant même pour protéger encore plus ceux qu’ils nomment « lanceurs d’alerte ».

L’agriculture ne doit plus être le bouc émissaire des maux de l’écologie

Tous les faits évoqués ci-dessus sont inacceptables. Alors que nous travaillons tous les jours pour nourrir la société avec une rémunération bien en deçà de ce qu’elle devrait être, nous nous efforçons malgré tout de faire évoluer nos pratiques pour répondre aux attentes de la société. Nous devrions être soutenus plutôt que menacés. L’agriculture de demain ne pourra se construire sans un minimum de respect et de confiance à notre égard. C’est ce pour quoi œuvre quotidiennement la Coordination Rurale de la Marne.

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