Mesdames et Messieurs de l'administration française,

L'extension des ZNT ne doit pas avoir lieu pour les motifs suivants :

Il y a déjà des bandes végétalisées largement dimensionnées, en place pour capter d'éventuelles dérives de produits phytosanitaires ou d'engrais. De plus, sur ces bandes végétalisées, je paie un fermage ou loyer, des impôts, des taxes. Ces bandes "vertes" me coûtent en entretien mais par contre, je ne perçois rien en contrepartie.

En général, ces bandes végétalisées sont "des réserves à chardons" que l'on ne peut détruire chimiquement... avec les conséquences que l'on connaît.

Notre profession fait régulièrement face à des retraits de molécules sans contreparties d'où, à terme, une concentration de ces mêmes molécules.

En revanche, l'importation de céréales "traitées" avec ces mêmes molécules interdites en France, est quotidienne... Cherchez l'erreur. Cela s'appelle de la concurrence déloyale...

Ces molécules ont des AMM : on les paie au prix fort pour les utiliser. On vend nos produits une misère, d'où le fait que nous travaillions à contre-marge... Cela ne peut plus durer !

Les primes sont dévalorisées annuellement alors que ce devrait être le contraire, avec toutes les contraintes que l'on a...

Nous ne sommes pas les employés de l'agro-industrie française : nous sommes des hommes et des femmes de bon sens, qui travaillons à 2 €/h. Qui d'autre le fait ou le ferait ? Qui ferait un prêt de consolidation pour continuer de travailler en espérant une meilleure année de récolte ?

Personne... A part nous, "cons" de paysans que nous sommes...

Si c'est la disparition de notre métier que la France souhaite, qu'elle le dise au grand jour !

S'il ne faut produire que du Bio, alors donnez-nous de l'argent, beaucoup d'argent, énormément d'argent.

Demain, je ne serais peut-être plus paysan, parce que je jetterais l'éponge. J'irais grossir les rangs de Pôle Emploi... Ou bien, je ne serais plus de ce monde, enfermé dans une boîte en bois... On sonnera pour moi les cloches de mon église.. "Ça fera un con de paysan en moins" diront certains... "C'était quand même un bon gars", diront d'autres.

Le problème est bien plus grave... Bientôt, nous ne pourrons plus vous nourrir... Je me doute que vous en avez conscience...

D. R. (agriculteur désabusé)

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