Suite à la clôture des concertations relatives à la loi d’orientation et d’avenir agricole, les élus de la Coordination Rurale du Grand Est ont participé à une session ouverte de la Chambre régionale d’agriculture, le 27 juin dernier.
À cette occasion, Maximin Charpentier, président de la Chambre du Grand Est, a tenu à rappeler le contexte du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles. Contexte qui implique que le renouvellement des générations ainsi que la transition énergétique deviennent des priorités pour le Gouvernement. Il a ensuite précisé que cette réunion avait été pensée selon une approche transversale permettant de laisser la parole aux différents intervenants.
Marine Raffray, économiste à la Chambre d’agriculture France, a donc ensuite présenté le contexte économique actuel national avant de s’attarder sur le secteur de l’agriculture. Elle a dressé un état des lieux de la situation actuelle en tenant compte de l’enchaînement des crises sociétales qui ont provoqué des amplitudes de prix inédites sur les marchés des matières énergétiques, des engrais ou encore des céréales. Si l’on constate une certaine prise de conscience de la dimension géopolitique du secteur de l’alimentation et du poids de quelques exportateurs (Russie, Chine et Biélorussie) sur les marchés des engrais, face à de nombreux importateurs, il est d’autant plus impératif aujourd’hui de se focaliser sur notre souveraineté alimentaire.
Pour madame la Préfète de région, Josiane Chevalier : « Quand on se parle, quand on s’écoute et quand on se respecte, on peut y arriver ». Avec ces mots, elle a manifesté son soutien aux projets de Recherche et Développement (R&D), de formation et de transformation des exploitations pensés et mis en place par la Chambre d’agriculture et la région Grand Est.
Le temps d’échanges qui a suivi a été ponctué de pertinentes interventions comme celle de Jérôme Mathieu, président de la Chambre d’agriculture des Vosges qui a déclaré :
« La région Grand Est est riche de son élevage. […] L’élevage sur nos territoires, ce sont les paysages, ce sont des espaces naturels, ce sont les prairies. Si on diminue l’élevage, on diminue ces espaces là, on diminue [leur] entretien et cela redevient des espaces vulnérables. L’élevage est aussi une solution pour lutter contre les feux. […] Quand on dit qu’il faut être ambitieux sur le bien-être animal, il ne faut pas oublier que c’est une réalité sur nos territoires. Redonnons de la fierté aux éleveurs. Derrière un éleveur, ce sont 7 emplois dans le domaine agroalimentaire. […] Il faut qu’on respecte les agriculteurs d’un bout à l’autre de la chaîne de distribution. La viande, l’élevage, la production laitière, c’est une chance pour nos territoires. »
Paul Fritsch, président de la Coordination Rurale du Grand Est et du Bas-Rhin, a également pris la parole pour réaffirmer le rôle essentiel de l’agriculture, mais également s’interroger sur les nombreux paradoxes du monde agricole.