La Coordination Rurale souhaite réagir au communiqué de presse du Groupe Socialiste à la Région Grand Est, daté du 14 septembre 2017 et relatif au plan d'urgence 2016.

A sa lecture, nous apprenons que "lors de la Commission Agriculture du 12 septembre 2017, la Présidente de la Commission et plusieurs membres de la majorité régionale ont rejeté la faute sur les organisations professionnelles agricoles : « C’est la faute de la profession que nous avons eu le tort d’écouter pour élaborer ce plan d’urgence ! »."

Nous ne savons pas quelles OPA sont visées par ces propos, mais au sein de la commission agriculture, nombreux sont les élus exerçant ou ayant exercé des mandats ou des fonctions dans diverses OPA, à commencer par la Présidente elle-même ! La commission connaît donc parfaitement le fonctionnement de ces OPA, que celles-ci soient des Chambres d'Agriculture, des coopératives ou le syndicat majoritaire...

Quand la commission rejette la faute sur la profession pour avoir attribué moins de 17% de l'enveloppe allouée pour le plan d'urgence 2016, de qui parle-t-elle ?

Et plutôt que de fustiger "la profession" et les agriculteurs, peut-être que la commission devrait revoir ses modalités d'attribution des aides si celles-ci ne correspondent pas aux besoins et situations des fermes...

Prenons pour exemple les exclus de l'année blanche : nous parlons ici de tous ceux qui ont pour moins de 1500€ d'intérêts et qui n'ont bénéficié que de la part bancaire des intérêts en faisant la demande d'année blanche.

Quand un agriculteur a pour 1200€ de reports d'intérêts, il serait appréciable que la Région verse 400€ et ne se cache pas derrière le refus de l'Etat pour faire de même. Si l'Etat - qui a négocié les modalités de l'année blanche uniquement avec la FNSEA - méprise les producteurs, la Région n'est en revanche pas obligée d'en faire autant.

Concernant les aides, Philippe Mangin s'est positionné l'année dernière à Agrimax contre le soupoudrage. Mais quand un paysan n'a plus de revenu, une aide même modeste est toujours une bouffée d'air.

Et si 2016 nécessitait une aide d'urgence, 2017 mériterait également une attention particulière. En effet, sur une grande partie de la Lorraine et de la Haute-Marne, les conditions climatiques de gel et de sécheresse ont été plus violentes qu'ailleurs. On le voit dans les rendements avec une moyenne très inférieure pour les céréales et les fourrages (avec un déficit atteignant les 70% sur certaines zones du 54 et du 57)

Lors de la réunion de suivi de gestion de crise du 20 septembre, la CR veillera à ce que des explications soient fournies, et que des améliorations de la mise en oeuvre des mesures d'aide soient étudiées et décidées.

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