Les CRD du 08, 10, 51 et 52 ont, depuis le début du mois de mai, alerté leur préfet des conséquences des aléas climatiques sur les stocks de fourrage des éleveurs. Elles demandent la mise en place de mesures pour soutenir les éleveurs.

Une situation préoccupante

En effet, la situation des stocks de fourrage des éleveurs de Champagne-Ardenne est à nouveau préoccupante en ce début d’année 2021. Or, les déficits de précipitations au printemps et les mois d’été très secs ont déjà été le lot de nombreux départements depuis plusieurs années. Cette situation affecte les prairies et pénalise l’alimentation des troupeaux. De plus, l’épisode de gel qui a touché l’ensemble des régions françaises, dont le Grand Est, n’a pas épargné les éleveurs. Cet épisode de froid, alors que les prairies étaient en végétation, risque d’amputer les rendements fourragers, ce qui accentuerait le déficit des stocks. Dans certains secteurs, la période sèche dès le retour de températures plus clémentes n’a pas permis une véritable reprise de végétation. De même, nous craignons que cet épisode de froid, en pleine période d’ensilage et d’enrubannage d’herbe, ne vienne perturber leur conservation, car peu favorable au développement des bactéries lactiques.

Un impact important sur la trésorerie des élevages

Les trésoreries des élevages sont exsangues et l’acquisition de fourrage est inenvisageable pour la plupart des éleveurs du secteur. Dès l’automne dernier, certains d’entre eux ont dû acheter des fourrages, ce qui a fortement fait augmenter les prix de la paille et du foin. De plus, la surexploitation des prairies, fragilisées par les sécheresses précédentes diminuerait fortement le potentiel de production.

Un besoin de mesures fortes pour soutenir les éleveurs

Face à cela, la Coordination Rurale a demandé aux préfets d’obtenir dans les délais les plus brefs, auprès du ministre de l’Agriculture, l’autorisation de l’UE pour les éleveurs d’utiliser leurs surfaces en jachère ainsi que celles dédiées aux SIE (Surface d’Intérêt Environnemental) et aux MAEC (Mesures agroenvironnementales et Climatiques) afin de faire pâturer leurs troupeaux, et aussi pour les céréaliers de les mettre à disposition des éleveurs, tant pour la pâture que pour un fauchage ultérieur. Prendre dès aujourd’hui ces mesures aura également pour conséquence de limiter les effets inflationnistes sur le prix des fourrages, en assurant des récoltes plus abondantes.

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