Hier 5 octobre, Pascal Deshayes, Président de la CR54, a participé à la réunion de la cellule d'appui au plan de soutien.

Si les mesures annoncées lors de cette réunion sont bonnes à prendre, ce ne sont toutefois que des mesurettes regrette Pascal Deshayes. L'année blanche peut être efficiente, mais les autres mesures n'auront qu'un effet limité.

Le report des cotisations MSA n'a pas vraiment rencontré de succès (contrairement à l'année blanche), les exploitants ont certainement voulu éviter l'effet boule de neige du report.

Concernant le dégrèvement de la TFNB, la CR a soulevé le problème des locataires qui n'étaient pas remboursés par leurs propriétaires. Les impôts enverront donc un courrier rappelant que le remboursement est à destination des exploitants, non des propriétaires (sauf dans le cas des propriétaires exploitants).

Le remboursement de la TVA pourra être mensuel ou trimestriel, et non plus seulement annuel.

Les prêts in fine proposés l'an dernier par les banques, et critiqués par la CR, n'ont pas été re-proposés cette année.

Concernant les prêts, la BPI pourra cautionner jusque 50% des prêts, ce qui est une bonne chose, pour qui est en capacité d'emprunter...

"Toutes ces mesures sont bonnes à prendre, mais elles ne sauveront pas une boutique en danger" déplore Pascal Deshayes. "On gère la misère, mais pas les problèmes de fond. Il y en a marre de faire de la mendicité. Quand va-t-on pouvoir être autonome avec des prix !" ajoute-t-il.

En effet, comment s'en sortir avec une année 2015 très moyenne, une année 2016 catastrophique, et une campagne à préparer. Avec une année classique l'année prochaine, le déficit de 500€/ha subit cette année ne sera pas rattrapé. Il faudra 4-5 ans. D'autant plus que cette campagne commence assez mal avec la sécheresse et les colzas qui ne lèvent pas.

Pour la CR54, il va être grand temps de prendre des mesures efficaces, en mettant en place par exemple la TVA sociale.

Et pourquoi ne pas créer un système permettant aux exploitants de défiscaliser les bonnes années sur un compte séquestre (réservé aux aléas) plutôt que dans la "ferraille". Le montant devra être plafonné pour éviter les abus. Et en fin de carrière, s'il reste de l'argent sur le compte, cette somme irait compléter la retraite. Ce système coûterait moins cher à l'Etat.

La grave crise qui touche les exploitants va avoir de grosses répercutions sur l'emploi autour de l'agriculture. La CAL (Coopérative Agricole Lorraine) a enregistré 80% de baisse de chiffre d'affaires sur la partie machinisme. Un agriculteur, c'est 7 emplois !

Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et prendre des mesures fortes pour sortir de la crise. La CR rappelle qu'elle a formulé 30 propositions à ce sujet.

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