La CR 52 (Coordination Rurale), par la voix de son président M. Alain Richalet, tient à faire savoir qu'elle ne comprend pas du tout la position des responsables syndicaux agricoles et du président de la Chambre d'agriculture qui relayent tambour battant l'annonce du Ministre de l'Agriculture concernant l'éventuelle interdiction pour les céréaliers de broyer les pailles de céréales.

En effet, les agriculteurs se plaignent à raison d’un excès d’obligations et de contraintes administratives toujours plus nombreuses.

Aujourd’hui, ces représentants de la profession agricole en demandent encore davantage : c'est un non sens absolu !

Pourquoi il ne faut pas interdire le broyage :

Nous avons conscience que la situation des éleveurs est très disparate sur le département et qu’elle peut être dramatique dans certains secteurs, compte tenu d’une pluviométrie qui, cette année et pour l’instant, est très hétérogène du nord au sud du département. Certains champs de céréales ne mériteront pas  d'être  bottelés.

Ailleurs, ou les pluies ont été plus abondantes, les céréaliers ne seront pas contactés par les éleveurs. Que feront les agriculteurs au moment de préparer les terres pour les semis de colza si les andains de paille sont restés sur les parcelles ?!

Destruction trop tardive ou brûlage, dans les 2 cas ces mesures sont anti-agronomiques et réglementées.  Il sera aussi beaucoup plus difficile d'implanter les couverts végétaux (CIPAN) qui sont également  obligatoires. Ces couverts doivent être considérés, au regard de leur coût et leur intérêt pour la microbiologie du sol, comme une culture à part entière et leur implantation doit se faire le plus tôt possible après la récolte. De plus, beaucoup d'agriculteurs  pratiquent aussi des techniques de travail du sol simplifié. Ils prennent beaucoup de précautions pour préserver la structure de leur terre et ne veulent pas voir dans leurs champs du matériel inadapté afin de limiter le tassement  du sol.

Pour la CR 52 le rôle du syndicat n'est pas de demander des interdictions ! Dans le contexte actuel, il faut plutôt mettre en relation tous les agriculteurs, demandeurs et offrants, pour favoriser la reconstitution de stock chez les éleveurs en établissant un prix de revient de la paille correct pour les 2 parties, ce prix étant très difficile à calculer et sans aucun doute plus élevé que 25€/Tonne ; La CR 52 conseille aux agriculteurs de  faire des échanges dans la mesure du possible  paille / fumier, limitant ainsi les exportations de fertilisant et de matière organique.

La CR 52 rappelle aussi que les difficultés des éleveurs ne datent pas d'aujourd'hui, en raison d’un manque d'eau, mais qu’elles sont le fruit d'une politique de prix qui ne tient pas compte des coûts réels de production et qui les place en position de plus en plus insurmontable au moindre aléa.

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