Depuis une semaine, les éleveurs ovins du département voient avec inquiétude la recrudescence des attaques de grands canidés dans le département, notamment aux alentours du canton de Poissons. Il n’est pas écarté que le loup soit l’auteur de ces attaques. Phénomène inquiétant, l’une de ses attaques s’est déroulée en pleine journée.

Des éleveurs sous pression

Alors que la crise sanitaire s’enlise et que la rémunération des agriculteurs reste très faible, les attaques de loups viennent s’ajouter aux nombreuses difficultés des éleveurs. Aujourd’hui, la cohabitation forcée avec le loup est bien réelle et préjudiciable pour les éleveurs qui en font les frais. Même si les indemnisations sont appliquées en cas d’attaque et qu’il est possible selon sa commune d’obtenir un financement de la protection contre le loup, il reste un coût substantiel pour les éleveurs.

Pour les éleveurs, il y a aussi le sentiment de ne plus remplir leur rôle et de nourrir les populations de loups plutôt que leurs concitoyens. L’aspect physiologique de la cohabitation avec le loup peut être très dur et doit absolument être pris en compte par les autorités locales.

La préfecture prend le problème du loup au sérieux

La préfecture a su avancer sur le dossier loup en reconnaissant sa présence sur le département et en créant une cellule de veille pour le loup pour suivre son activité. Il est primordial que ce travail continue afin d’apporter une réponse satisfaisante à cette problématique.

Il est à noter que suite aux dernières attaques de loup, la préfecture a pris un arrêté le 13 avril autorisant les lieutenants de louveterie à réaliser des tirs d’effarouchement du loup dans les communes classées en cercle 2.

Réunion organisée le 15 avril par la préfecture pour faire le point sur les dernières attaques

Lors de cette réunion à laquelle a participé la Coordination Rurale de la Haute-Marne, la préfecture nous a appris que le manque d’également notamment de photos n’a pas permis encore de déterminer si l’animal à l’origine des dernières attaques est un loup, un hybride entre un chien et un loup, ou un chien errant/divaguant. Par ailleurs, aucun élément permettant de faire des relevés d’ADN n’aurait été retrouvé sur place.

La préfecture va continuer les investigations pour déterminer l’origine de l’animal et se veut rassurante en indiquant avoir mis en place un réseau de pièces photographiques et des équipes de surveillance sur le secteur. Elle a par ailleurs rappelé l’importance pour les éleveurs de remplir des dossiers de demande d’investissement afin de se procurer des clôtures anti-loup et des chiens de troupeau qui protègent les élevages.

La Coordination Rurale de la Haute-Marne demande la mise en place de mesures supplémentaires

Bien que des dispositions soient déjà prises par la préfecture, la Coordination Rurale de la Haute-Marne demande que la préfecture prenne des mesures complémentaires afin d’assurer une bonne gestion du loup dans le département.

Concernant les traces d’ADN pouvant permettre de déterminer l’animal à l’origine de l’attaque, nous demandons que l’OFB, lors du constat de l’attaque, mette en place tous les moyens nécessaires pour trouver des traces d’ADN. La CR 52 demande ainsi que pour chaque attaque de grands canidé sur un troupeau, l’OFB réalise des prélèvements ADN afin d’identifier sans erreur possible l’auteur de l’attaque. De plus, la CR 52 demande que ces résultats d’analyse soient publiés publiquement afin d’assurer une transparence sur la responsabilité ou non du loup.

Concernant les attaques de loup répétées sur un secteur, la Coordination Rurale souhaite que les lieutenants de louveterie soient autorisés à réaliser des tirs de défense lorsqu’ils sont présents pendant une attaque de troupeau. Lorsqu’un hybride est identifié dans le département, nous demandons que les lieutenants de louveterie puissent le prélever au plus tôt pour limiter les dommages qu’il pourrait occasionner sur les élevages.

Pour la Coordination Rurale de la Haute-Marne, ces mesures complémentaires sont essentielles pour renouer la confiance entre administration et éleveurs et avoir les outils nécessaires pour traiter au mieux la problématique du loup en Haute-Marne.

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