Pour nous agriculteurs du département, c’est une fierté de contribuer à nourrir la France et à faire tourner l’économie du territoire. Pourtant, notre travail est rendu difficile depuis des années à cause de graves dégâts de sangliers. En effet, la vue de champs ravagés par les sangliers devient malheureusement monnaie courante.

Des indemnisations des dégâts engendrés par les sangliers existent bien pour les agriculteurs, mais force est de constater qu’elles sont insuffisantes

En effet, les prix sur lesquels se fixent ces indemnisations ne correspondent pas toujours au prix actuel des céréales. Les prix des céréales étant très changeants, les barèmes d’indemnisation se trouvent alors très vite obsolètes et ne représentent plus la réalité du terrain. Ces indemnités ne prennent en compte que les pertes de rendement sur la parcelle. Or, malheureusement pour l’agriculteur, ces dégâts ont aussi d’autres répercussions économiques. L’indemnisation de la perte de paille ou encore la casse de matériels à cause des déformations des parcelles ne sont pas prises en charge par ces indemnisations. Une partie des coûts est donc directement aux frais de l’exploitant, et ces frais additionnels peuvent grandement mettre en danger la trésorerie des exploitants concernés. Pour la Coordination Rurale de la Marne, ce n’est pas aux agriculteurs de payer la différence.

Peu de moyens sont mis à disposition pour se prémunir de ces dégâts. La pose de clôtures électriques a des coûts importants que les trésoreries des exploitations ne peuvent pas toujours supporter et l’entretien demande aussi du temps et de l’argent, un luxe dont ne disposent pas les agriculteurs, déjà victimes de dégâts. Pour la Coordination Rurale de la Marne, les moyens de protection ne devraient pas être à la charge des agriculteurs, mais des fédérations de chasse.

La chasse pratiquée actuellement dans le département est inefficace pour répondre aux besoins des agriculteurs

Alors que la régulation pratiquée par la chasse est censée apporter une solution à ce problème, les prélèvements réalisés actuellement sont bien trop faibles pour réduire significativement les dégâts constatés sur les exploitations agricoles. De plus, la régulation n’est pas pleinement appliquée partout. Trop souvent encore, les populations de sangliers sont entretenues par les fédérations de chasse locales aux détriments des agriculteurs.

La concentration de sangliers, un risque également environnemental et sanitaire

Il est important de rappeler que les agriculteurs ne sont pas les seuls à souffrir du nombre trop important de sangliers. Les sangliers en trop grand nombre ont aussi un impact négatif sur l’environnement et sa biodiversité en surexploitant les ressources des forêts ou encore en retournant des prairies pouvant comporter des espèces endémiques du territoire.

La concentration de sangliers est aussi un danger sanitaire. Alors que nos voisins européens subissent de plein fouet la peste porcine qui a de forts impacts économiques sur la filière porcine, le Grand Est est la porte d’entrée de cette épidémie, lourde de conséquence pour la filière porcine française.

Une demande de mesures fortes en réponse au besoin du secteur agricole

C’est pourquoi, la Coordination Rurale de la Marne demande en priorité l’octroi d’indemnisations à la hauteur réelle des préjudices que subissent les agriculteurs. Aussi, nous demandons que des aides à l’investissement pour le financement et l’entretien de matériel de protection contre les dégâts de sangliers soient disponibles pour les agriculteurs le souhaitant avec un cofinancement des fédérations de chasse. Les agriculteurs, trop longtemps délaissés face à ce problème doivent être soutenus par des mesures fortes.

Dans un deuxième temps, des mesures de régulation doivent être mises en œuvre avec une obligation de résultat afin de revenir à un niveau acceptable pour tous. Cette régulation ne doit cependant pas passer par une augmentation des prix des boucles permettant les prélèvements des sangliers. Elle doit par ailleurs être réalisée pleinement par les fédérations de chasse et en toute transparence. De plus, ce prélèvement doit être accru dans les secteurs les plus préoccupants.

Afin que ces mesures puissent voir le jour, nous avons sollicité les députés et sénateurs du département afin d’avoir leur soutien face à cette situation qui devient intenable.

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