C’est bien connu, l’agriculteur est un élément indispensable pour façonner notre paysage ! Et pourtant aujourd’hui, il est montré du doigt pour de multiples raisons, mais on oublie bien souvent ses multiples fonctions utiles à l’Homme : - sa fonction première : celle de nourrir les hommes et les femmes - l’entretien et le maintien du paysage au sens large, y compris son rôle dans la lutte contre les friches et les incendies - la préservation du foncier agricole (équilibre entre urbanisation et ruralité) - la préservation du patrimoine agricole historique (notamment les races pures locales, les variétés anciennes disparues, etc) - le 1er maillon de l ‘économie de territoire : en France, 1 agriculteur actif représente 7 emplois induits !

Ainsi, d’un point de vue environnemental, sociétal, économique et nutritionnel, l’Agriculture est essentielle.

 

Lutte environnementale

Intéressons-nous plus particulièrement à un service rendu par la profession agricole : la lutte contre les espèces invasives et envahissantes.

Une espèce dite « envahissante » est une espèce animale ou végétale, qui a été introduite, hors de son aire de répartition naturelle (généralement dîte « allochtone »), qui devient un perturbateur nuisible pour la faune ou la flore du milieu qu’elle envahit. Citons par exemple, la Renouée du Japon, l’Ambroisie, la Tortue de Floride, la Perche Soleil…

 

Zoom sur Stop Ambroisie

L’association Stop Ambroisie lutte activement contre la prolifération de l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), très allergisante pour l’homme. La lenteur de l’administration n’a pas facilité la mise en place urgente de mesures. En effet, le décret d’application de la loi santé 2016 a pris plus d’un an à paraître et demeure flou pour déterminer les responsabilités et les mesures d’application selon l’association Stop Ambroisie, dans un récent communiqué.

L’association attire l'attention sur les agriculteurs, indiquant que le seul moyen de lutte efficace est encore de « soutenir les agriculteurs en les incitant à recourir à tous les moyens actuellement à leur disposition pour gérer l'ambroisie ». Dans un récent communiqué, elle rappelle que cette invasion a une conséquence néfaste sur la santé publique car, très allergène, elle engendre une allergie sur près de 1 personne sur 5 dans les zones touchées ! La présence de cette plante invasive est particulièrement visible dans le quart Sud-Est, mais commence à prendre du terrain en Poitou Charente, en Pays de la Loire, dans le Centre ou encore en Bourgogne, et quelques secteurs dans le Grand Est.

Pour en savoir plus: L’Ambroisie : une plante sous surveillance et Arrêté du 2 juin 2017 portant désignation des organismes contribuant à certaines mesures nationales de prévention et de lutte relatives à l'ambroisie à feuille d'armoise, l'ambroisie trifide et l'ambroisie à épis lisses

Impact économique sur les cultures agricoles

Les espèces envahissantes sont de véritables fléaux sous plusieurs points. En plus des charges financières liées à l’éradication de ces espèces, leur impact sur la biodiversité et de leur impact sanitaire (coût supporté par l’assurance maladie de près de 15 millions d’euros pour la région Rhône-Alpes dû aux allergies de l’Ambroisie par exemple, selon les données ARS 2015), un impact financier important est supporté par l’agriculture, dû notamment aux pertes de rendement dans les parcelles agricoles, à l’arrêt d’exploitation de certains sites (par exemple, de sites de pêche, comme en Bretagne avec l’envahissement de la Jussie) ou encore à un surcoût de désherbage notamment dans le cadre de l’éradication de l’Ambroisie. Enfin, encore plus grave, certaines plantes comme le Datura Stramoine, toxique pour l’homme, induisent un refus de lots de cultures légumières. Sa présence dans les cultures, obligent les agriculteurs à arracher les plants lorsque le stade d’infestation est faible ou pire, d’arracher la culture, contrôlée impropre à la consommation. Les pertes économiques sont extrêmement lourdes à supporter pour les exploitations agricoles.

Source : BSV Bretagne n°15 (22/09/2016)

 

Espèces envahissantes dans le Grand Est

D’autres espèces sont l’objet d’une gestion spécifique, particulièrement à risque  : Ambroisie à feuilles d’armoise, Berce du Caucase, Séneçon du Cap, Renouée, Balsamine géante, Robinier faux-acacia, arbre à papillons, solidage du Canada ; les deux premières espèces étant particulièrement à risque au niveau sanitaire (allergisant pour la première et photosensibilisant pour la deuxième). Pour suivre la santé du Végétal dans le Grand Est, consultez le bulletin de santé du végétal Grand Est.

N’oubliez pas le rôle des agriculteurs !

 

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