Jeudi 22 novembre se tenaient à la chambre régionale le comité de filière viande bovine et le comité régional d'orientation de l'élevage.

Constat invariable: toutes les filières animales se portent mal. Les prix ne sont pas suffisamment rémunérateurs et dans certains secteurs, le classement en zone vulnérable nitrates va faire des ravages.

Lait : les prix baissent tandis que les charges augmentent

En Eure-et-Loir, le nombre de dossiers de cessations d'activité laitière passe de 2 à 10 en un an. Sur les autres départements, le nombre reste stable avec néanmoins une tendance inquiétante : des cessations concernant des quotas assez importants.

Coop de France pose la question des regroupements de producteurs avec robots de traite, pour une production maximale dans le cadre de l'arrêt des quotas. Des formations "êtes-vous robot-compatible?" sont parait-il dispensées aux éleveurs dans certains départements !

Viande bovine : un léger mieux en termes de prix, grâce à l'export en vif

On observe cependant une diminution des troupeaux de vaches allaitantes. Dans l'Indre, on dénombre une baisse de 3000 vaches sur un troupeau total de 92 000. Dans le Cher, c'est moins 1500 vaches sur un total de 79 000. En Eure-et-Loir, c'est une baisse de 3% du cheptel allaitant qui est constatée.

On ne sait pas vraiment s'il s'agit d'une tendance de fond ou bien les conséquences de la décapitalisation suite à la sécheresse de l'an dernier.

Il y a une tendance à vendre du broutard maigre plutôt qu'à finir les animaux.

Filière équine: situation particulièrement préoccupante

Sur la filière viande, il y a un très gros problème d'image auprès des consommateurs.

Sur la filière sport, la production a chuté de 30% en quelques années. Il est maintenant pratiquement impossible d'installer en élevage équin pur. Les haras nationaux ont disparu. Beaucoup de chevaux de sport sont importés d'Europe du nord.

Elevage porcin : impossibilité de répercuter la hausse du coût de production

L'interprofession du Centre (ARIPORC) que beaucoup d'efforts ont été effectués sur la maîtrise du coût de revient pour les éleveurs. Mais il faut aussi travailler sur la répartition de la marge dans la filière.

La production porcine en région Centre est en train de baisser.

Elevage caprin : le marasme !

Même les producteurs en AOC ne s'en sortent pas. Seule la vente directe donne un peu de revenu. La situation est très préoccupante sur le plan humain : des éleveurs sont en dépression nerveuse.

L'autonomie alimentaire imposée en AOC constitue un challange pour une production caprine souvent hors sol.

Mises aux normes dans les nouvelles zones vulnérables

En région Centre, les secteurs qui vont être classés en zone vulnérable sont principalement orientés vers l'élevage. Une forte inquiétude pèse sur la capacité des éleveurs à effectuer des mises aux normes dans un contexte économique défavorable.

La Directive Nitrates va ainsi à l'encontre de la préservation de la polyculture-élevage.

Des marges de progrès dans les élevages ?

Le discours des banques et des chambres d'agriculture est en général de dire qu'il y a d'importantes marges de progrès sur les exploitations. Certains éleveurs ne maitriseraient pas leurs coûts. Certains ne sauraient même pas ce qu'est un coût de production, ni un coût de revient.

Un outil d'analyse économique va faire son apparition : Cap'éco. Il permettra d'analyser la rentabilité des exploitations et d'estimer des marges de progrès par rapport aux références.

La Coordination Rurale est réticente face à un tel discours qui prétend qu'il y aurait des "producteurs d'avenir" et d'autres qui ne le seraient pas.

Sans politique agricole digne de ce nom, les conditions économiques resteront difficiles

Pour la Coordination Rurale, il est urgent de remettre les instruments de régulation des marchés européens en route. Les métiers de l'élevage sont difficiles et si en plus ils ne sont pas attractifs en terme de revenu, on risque pas d'installer grand monde.

Les régions intermédiaires comme le Centre sont particulièrement menacées car la concurrence avec la céréaliculture y est très forte.

Des politiques de filières sont menées à l'échelon régional (CAP filières), avec des résultats semble-t-il assez modestes. Un fonds de garantie viandes blanches a été mise en place par l'interprofession avicole et porcine (CRIAVI et ARIPORC). L'initiative est intéressante.

Mais de toute façon, comment maintenir une activité économique sans prix rémunérateurs?

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