Les agriculteurs du Loir-et-Cher ne décolèrent pas et restent mobilisés. 

Ils se sont donnés rendez-vous le jeudi 4 avril à 10H30 au parking Liberté à Vendôme à la sous-préfecture pour faire connaissance avec le nouveau sous-préfet, Monsieur Vincent Le Duff.

Puis, en tracteur, ils ont fait le chemin jusqu’à la DTT de Blois pour que les « fonctionnaires » qui y travaillent, comme ils les appellent, entendent leur mécontentement devant les promesses non tenues et le mépris de certains d’entre eux.

Monsieur Patrick Séac’h, directeur de la DTT, accompagné de Madame Christelle Voisin-Jouanneau, responsable du service économie agricole et développement rural, sont venus échanger avec les manifestants, syndiqués et non syndiqués.

Si le milieu agricole a du mal à se faire entendre, Monsieur Séac’h pourtant muni d’un mégaphone, semblait avoir le même problème.

Les aides PAC promises pour le 15 mars n’ont toujours pas été versées pour certains agriculteurs. Le Directeur de la DTT s’en défend en expliquant que l’outil n’est toujours pas prêt mais qu’ils ont reçu le feu vert pour le versement des aides à la conversion et au maintien à l’agriculture biologique.

La réponse ne se fait pas attendre de l’autre côté de la barrière par ceux qui subissent des contrôles et qui se demandent pourquoi ils n’ont toujours pas touché les aides alors que le contrôle n’a pas relevé d’anomalie.

En réponse, leur interlocuteur explique qu’étant donné qu’ils touchent des aides publiques, les contrôles se font de manière aléatoire et tirés au sort. On rappelle à Monsieur Séac’h que nous voulons vivre de notre métier, pas des primes ! Si le Gouvernement avait plus de considération pour notre filière, on se passerait volontiers de leurs aides et de leurs contrôles.  Et face à ces derniers, qu’en est-il de la détresse des agriculteurs ?

L’un d’eux prend la parole pour expliquer qu’à la suite d’un contrôle, il ne dormait plus dans l’attente de connaître le résultat de cette visite.

Un autre agriculteur s’exprime : « Nous, on doit tout savoir mais pas eux ! »

La DTT est mise en garde : n’envoyez pas vos contrôleurs dans les fermes cette année, parce que ça va mal se passer !

La Coordination Rurale demande à nouveau un contrôle pédagogique et également le droit à l’erreur.

Si les agriculteurs doivent prendre leur responsabilité, ils demandent au Directeur de la DTT de faire de même : seriez-vous prêt à suspendre pendant un an les contrôles ?

La réponse reste la même : si on ne fait pas de contrôle, vous risquez de ne plus toucher les primes.

Un jeune, perché sur la barrière, prend à son tour la parole et demande à être entendu, à défaut d’être écouté : « qu’allez-vous faire pour les agriculteurs qui vont s’installer ? Aujourd’hui, en France ou dans le monde entier, les gens ne veulent plus travailler. S’il n’y a plus d’agriculteur demain, vous mangerez la merde des pays voisins ! »

Monsieur Séac’h lui répond que l’Europe permet aussi l’export de nos produits, ainsi que l’import de produits étrangers. De plus, l’objectif est de maintenir les exploitations vivables et stables. Mais, ce qu’il ne semble pas avoir compris c’est que, sans agriculteurs, aucun produit ne sera étiqueté français et que sans prix rémunérateurs, travailler autant pour être si peu rémunéré … ce n’est pas vivable.

« Laissez-nous vivre de notre métier »

L’Etat travaille sur la simplification administrative et les revendications qui ont été rapportées ces derniers mois.

Concernant les problèmes météorologiques, il faut que le cas de force majeur soit reconnu et en faire la demande. Le ministère de l’Agriculture a annoncé le 15 mars dernier la possibilité de dérogation au titre de la BCEA7, de l’écorégime et de la BCAE8 après un zonage établi par chaque DDTM sur la base des éléments météorologiques fournis par MétéoFrance.

Si la pluie continue, certains agriculteurs sèmeront pour garantir la diversité des cultures. Si une exploitation a déclaré des terres arables sur au moins 5 % de sa surface admissible, elle peut prétendre a  2 points de bonus pour les aides  éco-régime.

Enfin, sur le sujet des cours d’eau,  aujourd’hui, nous avons 3 cartes différentes : la carte BCAE, ZNT et police de l’eau. Conséquence : plus personne ne s’y retrouve. Nous souhaitons revenir à une carte unique pour tout. La carte de la DDT représente la plus juste, bien qu’elle ne soit pas totalement achevée car il reste des linéaires à expertiser.

A cela, certains manifestants proposent de travailler en collaboration avec des associations du foncier ou environnementales dans le but d’achever cette carte plus rapidement.

L’ambiguïté cours d’eau/fossé n’aide en rien l’agriculteur dans son métier, avec la mise en œuvre des ZNT (zone non traitées) et DVP (Dispositifs végétalisés permanent).

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