Philippe Ribault estime qu’il faut réformer le système.

La Coordination rurale (CR) est née d’une dissidence avec la FDSEA, au moment de la PAC de 1992. Date à laquelle de gros mouvements de colère avaient rythmé l’action paysanne et syndicale de la Coordination.

Quelles sont vos ambitions ?

Je crois que notre syndicat a mûri.

La plupart d’entre nous sommes dissidents du syndicat majoritaire. Nous avons compris que la FNSEA ne défendait pas suffisamment les agriculteurs, et qu’il y avait eu trop de connivences entre l’industrie agroalimentaire et le monde paysan. Maintenant, nous avons travaillé notre communication et nous nous sommes restructurés. On espère un sursaut de l’opinion même si en milieu céréalier cela va mieux, en dépit des inquiétudes sur la révision de la PAC 2014. S’il n’y a pas de sursaut, alors cela continuera à ronronner et dans dix ans, l’Eure-et-Loir appartiendra à vingt grandes familles…

La Coordination peut-elle remporter la Chambre eurélienne ?

Tout est possible. Les électeurs ne doivent pas avoir peur du changement. En France, deux chambres sont présidées par la Coordination où ça se passe très bien.

Vous tapez davantage sur la FDSEA que sur la Confédération paysanne. Pourtant, on a l’impression que sur le fond, vos propositions sont davantage en adéquation avec la FDSEA.

Il y a une philosophie en Eure-et-Loir, CR et Confédération paysanne depuis 1989, quand il y a eu une loi qui nous a interdit de trier nos semences à la ferme. Nous sommes partis au combat contre les semenciers. Et puis nous défendons une agriculture diverse et variée avec certaines personnes sur notre liste qui ont des petites exploitations. Que l’on soit petit, gros, bio ou raisonné, le principal est d’équilibrer nos comptes à la fin de l’année.

Qu’est ce qui vous différencie finalement avec la FDSEA ?

Elle prend notre langage quand on s’approche d’une élection. Après le reste de l’année, on ne voit pas les faits. Lorsque la FNSEA est embourbée, je pense à la directive nitrates, elle n’ose pas détricoter ce qui a été mal tricoté ces dix dernières années. Ce n’est pas un courage utile à la défense professionnelle. Les agriculteurs d’Eure-et-Loir ne savent pas qu’ils sont très mal défendus au niveau national. Le président national (Xavier Beulin) me fait plus penser à un président de l’agrobusiness qu’un président qui défend ses paysans.

Vous parlez souvent de copinage et de “coquinage” dans l’attribution des terres. Qu’entendez-vous par là ? Faites vous référence à des attributions récentes dans le Bonnevalais qui ont secoué la Beauce ?

Tout à fait. La démocratie avait été à peu près respectée, de par une volonté de la Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural). Trois jeunes agriculteurs avaient été sélectionnés dans le consensus. Il a eu ensuite des interférences de la part de haut s responsables qui ont voulu mettre un poulain dans la course. Il faut réformer ce système pour qu’il devienne plus collégial et plus ouvert.

La thématique des nitrates dans l’eau est assez controversée d’un point de vue médical. Faut-il appliquer le principe de précaution ?

Oui dans le sens où on respecte la directive nitrates européenne. Il faut prendre en compte les nouvelles publications médicales sur le sujet. 80 % des nitrates dans l’organisme proviennent des légumes qu’on nous préconise de consommer. Il y a 78,09 % d’Azote dans l’air que l’on respire. S’il y avait un problème avec l’Azote, il y a bien longtemps qu’il n’y aurait plus d’humanité.

Source : http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/2013/01/16/philippe-ribault-tete-de-liste-de-la-coordination-rurale-pour-l-election-a-la-chambre-d-agriculture-1407367.html

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