La réunion annuelle sur la gestion des vannages a eu lieu à la DDT 28 le vendredi 12 octobre 2012. M. Yann Pepe, du service Eau et Biodiversité, animait la réunion, en remplacement de Mme Grytten. Nous avons pu apprécié sa plus grande ouverture d’esprit.

L’ouverture hivernale des vannages, ouvrages barrant les cours d’eau, est une obligation imposée par la Directive Cadre sur l’Eau dans le but de rétablir le continuum écologique et le transit sédimentaire. Elle intervient dès que le débit seuil fixé par arrêté préfectoral est atteint. Par contre, les vannages ne sont pas refermés immédiatement dès que le débit seuil inférieur est franchi.

La mesure s’applique sur l’Eure, la Blaise, le Loir et la DDT aimerait l’étendre maintenant à l’Huisne (les professionnels s’interrogent sur le bien fondé et l’utilité de cette extension). La Voise a été abandonnée consécutivement à de nombreux problèmes. Le problème est que les effets de l’ouverture des vannages n’ont jamais été prouvés et la DDT n’a aucun argument pour justifier l’application de cette mesure. Xavier Gence, président de l’association Blaise 21, est formel : « cette mesure accélère la vétusté des bâtiments. Depuis 4 ou 5 ans, leur état se dégrade très vite ». Philippe Ribault rappelle que les Bâtiments de France ont dû intervenir pour préserver les murs de soutènement du château de Maintenon. Comme par hasard, la vanne située immédiatement en aval du château a été exclue du dispositif d’ouverture hivernale de vannages ! L’ONEMA défend pourtant cette mesure qui aurait pour but : •    La libération des frayères, notamment pour la truite, et l'augmentation du nombre de nids pour sa reproduction •    Le décolmatage des fonds •    L’enlèvement des cônes de sédimentation près des ouvrages •    L’écrêtement des crues •    La réduction de la turbidité de l’eau. Philippe Ribault lui rétorque que des pêcheurs rencontrés sur la Blaise sont tout à fait révoltés contre le niveau lamentablement bas qu’avait cette rivière au cours du mois de mars dernier. Ces pêcheurs sont tous défavorables à l’ouverture des vannages lorsque la pluviométrie est faible. Les propriétaires de vannages sont unanimes : il y avait plus de poisson dans le passé, à une époque où les propriétaires n’étaient pas contraints par la loi à ouvrir leurs vannages. De plus, Xavier Gence et Philippe Ribault estiment que la mesure d’ouverture de vannages ne génère aucun déplacement des bancs de limons ou bancs de vase. Pour Pierre Meyneng, de l’association « Au cours de l’Eure », la gestion des cours d’eau telle qu’elle se fait depuis des siècles est simple et efficace. L’idéal est de maintenir une ligne d’eau constante grâce aux pierres de niveau et de n’ouvrir que lorsqu’il y a un excès d’eau. En plus, les temps de réaction de l’administration sont trop longs. Philippe Ribault pose la question de l’irrigation : « comment irriguer quand on a vidé l’éponge l’hiver ? Une semaine de fermeture des vannages avant la période d’irrigation ne suffit pas à recharger la nappe contributrice ». De plus, les puits de ferme et d'habitation se tarissent plus facilement depuis l'application de cette mesure.

Philippe Ribault a demandé une nouvelle fois que cette mesure d'ouverture ne s'applique que si l'hiver est suffisamment humide.

Avec le bon sens paysan qui nous anime à la CR, nous sommes favorables à la retenue de l’eau de l’hiver pour mieux pouvoir l’utiliser l’été.
Les participants à cette réunion ont ressenti une meilleure prise en compte de leur point de vue par M. Yann Pepe. Qu’en adviendra-t-il ? L’avenir nous le dira.

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