Suite à leur vote favorable au projet de loi de dérogation à l'interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes, la CR28 a souhaité remercier les 4 députés du département.

« Malgré le fait que certains députés avaient voté l'interdiction des néonicotinoïdes il y a quelques années, nos députés d'hier ne sont pas nos députés d'aujourd'hui. Il faut faire un premier pas en les remerciant » explique Aurélie Hallain, vice-présidente de la CR28.

 

Courrier

  Madame la Députée / Monsieur le Député,

En tant que syndicat représentant des producteurs pénalisés par la jaunisse de la betterave et dépourvus d’alternatives viables pour protéger leurs cultures, la Coordination Rurale est évidemment favorable à une dérogation temporaire à l’interdiction d’utilisation des néonicotinoïdes. Cependant, notre position est loin d'être dogmatique, sur ce dossier comme sur beaucoup d'autres, la CR est ouverte à l'évolution de la législation et défend des propositions équilibrées. À ce titre, nous sommes favorables à l’expérimentation d’alternatives fiables économiquement pour nos exploitations.

Aussi, nous tenions tout d’abord à vous exprimer notre reconnaissance et à vous remercier chaleureusement d’avoir soutenu le projet de loi n° 3298, relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire.

Comme vous l'avez justement perçu, cette décision de bon sens participerait grandement à sauver la filière sucrière et tout particulièrement les premiers maillons de la chaîne que sont les agriculteurs. En effet, ces derniers font face à des impasses techniques, mais aussi et surtout à de grandes difficultés économiques.

Par ailleurs, pour la Coordination Rurale d’Eure-et-Loir, au-delà de la nécessité d’une dérogation temporaire, c’est l’avenir et la structuration de la filière betterave sucrière française qui s’avère être l’enjeu prioritaire. À ce titre, il est essentiel d’engager un débat parlementaire sur le fonctionnement des interprofessions. En effet, la juste rémunération des producteurs n’est pas garantie par la structuration actuelle de l’interprofession betteravière qui ne permet pas d’établir un cadre contractuel équitable. De plus, le sujet de la gouvernance des coopératives, qui représentent 80 % du sucre produit en France, doit également être abordé. Pendant encore combien de temps les producteurs ayant investi dans leur coopérative seront-ils moins bien rémunérés que les producteurs travaillant avec des groupes privés, et cela malgré les avantages fiscaux dont bénéficient les coopératives ?

Nous profitons de ce courrier pour rappeler que d’autres cultures sont concernées par l’invasion des insectes suite à l’interdiction de produits phytosanitaires et qu’il est urgent que la recherche française soit mobilisée pour apporter des solutions.

Comptant sur votre action, nous vous remercions une nouvelle fois d'avoir défendu la cause des agriculteurs. Le combat pour l’obtention définitive d’une dérogation temporaire n’est pas terminé, ce texte devant être examiné par le Sénat. Nous vous invitons donc à réitérer ultérieurement votre soutien lors du vote en deuxième lecture.

Je reste à votre disposition pour tout complément d'information et vous prie d’agréer, Madame la Députée / Monsieur le Député, l’expression de ma haute considération.

Maximilien VANGEON Président de la Coordination Rurale d’Eure-et-Loir

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