Le réchauffement climatique est une réalité vécue quotidiennement par les agriculteurs. En Bretagne, on constate une hausse de la température moyenne (près d'1°C à Rennes entre 1951 et 2014 selon Météo France). Dans le Grand Ouest, les indicateurs montrent clairement que les années les plus chaudes se concentrent depuis 1989.

Une autre conséquence perceptible concerne l'accroissement, à certaines périodes, des précipitations et, à d'autres périodes, des sécheresses récurrentes. D'ailleurs, les spécialistes du climat mettent en garde : des événements secs comme 1976 ou 1989, rares actuellement, deviendraient à l'avenir plus communs. En 2015, le Télégramme précisait : « des vagues de chaleur plus importantes et plus durables : entre douze jours de journées chaudes en plus selon le scénario optimiste, à plus trente-huit jours selon le pessimiste. Pour le gel, comptez de onze à dix-sept jours en moins. »

Par ailleurs, la pluviométrie bretonne va changer. Dans l'ouvrage collectif Changement climatique dans l'Ouest: évaluation, impacts, perceptions, l'un des chercheurs écrit : « le réseau hydrographique de la région a deux caractéristiques qui le rendent sensible à toute évolution de la pluviométrie. Il est uniquement lié au territoire de la Bretagne car il n’y a pas de grand fleuve alimentant la région. Et la ressource en eau se concentre en surface puisqu’il n’y a pas de grand réservoir d’eau souterraine. La ressource en eau est donc quasi exclusivement liée aux pluies hivernales qui permettent la recharge en eau des nappes. Si bien qu’une diminution des précipitations pourrait fragiliser les milieux aquatiques, surtout ceux situés en tête de bassin versant. Elle risquerait également de réduire la disponibilité en eau des sols au printemps, quand la végétation en a le plus besoin. »

Un besoin de stockage hivernal de l'eau

Noël Rozé, président de la Coordination du Morbihan, explique : « L'agriculture bretonne va avoir besoin d'eau. Nous devons adapter les cultures à ces évolutions mais il ne faut pas oublier le rôle de l'irrigation. » C'est pourquoi l'éleveur propose « de créer des réserves d'eau pour stocker les pluies hivernales, utilisables en été. Il faut dès maintenant soutenir la création des bassins collectifs, et des retenues individuelles. » Du bon sens mais qui risque d’entraîner des levées de boucliers.

Le barrage de Guerlédan se ferait-il aujourd'hui ?

Pour Noël Rozé :« de tels projets se heurteraient à des obstacles réglementaires, à des oppositions locales telles que les environnementalistes, les syndicats d'eau … Tout ceci me pousse à m'interroger : malgré son utilité unanimement saluée, le barrage de Guerlédan se ferait-il aujourd'hui ? »

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